Le Maroc veut renforcer ses liens avec les jeunes de sa diaspora

Existe-il une recette magique pour aider les jeunes issus de l’immigration dans leur construction d’une identité propre positive et assurée, tout en leur fournissant les armes pour résister à la fois aux stéréotypes et à l’extrémisme religieux ? Une recette capable en outre de contribuer au développement de leur pays d’origine ? Les autorités marocaines connaissent la solution : il faut entretenir chez ces jeunes leur relation avec leur pays d’origine. Rilke Mahieu (Université d’Anvers) a participé à l’Université d’été, un prestigieux programme de cours estival mis en place par les autorités marocaines afin de concrétiser cette vision.

John Perivolaris (CC BY-NC-ND 2.0)

 

La politique du Maroc consiste depuis longtemps à entretenir et à renforcer ses liens avec les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ce terme couvre tous les ressortissants marocains vivant à l’extérieur du Maroc – c’est-à-dire, tout le monde, du travailleur émigré à la retraite à ses petits-enfants nés et élevés en Belgique.

Rilke Mahieu est chercheuse pour le Centre d’Études migratoires et Interculturelles (CeMIS) de l’Université d’Anvers. Cet article se base sur la thèse de doctorat intitulée Fostering the ties with home. Moroccan diaspora policies for the next generations, parue sous la direction de Pr. Dr. Chris Timmerman (Université d’Anvers) et Pr. Dr. Nadia Fadil (KULeuven), avec le soutien du FWO Vlaanderen (organisme flamand de soutien de la recherche fondamentale et stratégique).

Comme bon nombre d’autres pays d’origine, le Maroc a conscience des effets bénéfiques que génèrent de bonnes relations avec ses communautés d’émigrés, autrement dit sa “diaspora”. En matière de politique de coopération et de développement, il va désormais également de soi que les migrants peuvent jouer un rôle stratégique dans le développement de leur pays d’origine en leur qualité de trait d’union vivant entre le Nord et le Sud.

Bien que la tradition marocaine veuille que le roi Mohammed VI détermine les grandes lignes de la politique, différentes institutions publiques, dont un ministère, un conseil et une fondation pour les Marocains à l’étranger contribuent à la gestion de la diaspora.

Depuis toujours, l’État marocain mise sur les envois d’argent des migrants comme une importante source de revenus pour son économie nationale ; cependant, les investissements (dans les secteurs de l’immobilier et de l’innovation, notamment) et les réseaux de savoir et de commerce transnationaux les remplacent peu à en tant que moteur du progrès au Maroc.

Moroccans got talent

La politique marocaine de la diaspora, aussi ancienne que l’émigration marocaine elle-même (dont la Belgique commémorait le cinquantième anniversaire en 2014) a progressivement pris conscience que ce ne sont plus tant les travailleurs émigrés, sinon leurs enfants et leurs petits-enfants qui déterminent les questions actuelles. Une politique de la diaspora “2.0”, ouvertement dirigée vers les nouvelles générations (en clair, les deuxième et troisième générations), s’impose donc.

Une politique de la diaspora “2.0” ouvertement dirigée vers les deuxième et troisième générations s’impose.

Un simple coup d’œil à la manière dont le Maroc concrétise cette ambition suffit pour constater à quel point les opinions à propos de la migration peuvent fondamentalement différer entre les pays d’origine et l’Europe. Le même groupe de population, ici considéré avant tout comme “problématique” (jeunes migrants et leur “problème d’intégration”), est perçu au Maroc comme une source de talents, forts de réseaux et de compétences. Ce n’est dès lors pas un hasard si le discours étatique mentionne les “compétences à l’étrangers” pour parler de la diaspora marocaine actuelle.

Moroccans got talent : voilà un titre qui serait approprié pour la politique marocaine de la diaspora. Et il ne s’agit pas d’une simple vue de l’esprit. En Belgique, aux Pays-Bas et en France, de plus en plus de citoyens d’origine marocaine grimpent l’échelle sociale, économique et politique.

Les Diwan Awards (un prix qui récompense chaque année le talent et l’esprit d’entreprise de jeunes Belges marocains) et autres cérémonies du genre mettent en lumière une partie de ces talents. De l’autre côté de la Méditerranée, les décideurs ont constaté ce potentiel et espèrent eux aussi récolter les fruits de la mobilité sociale. Pas étonnant donc que des représentants politiques marocains, jusqu’au ministre compétent lui-même, soient régulièrement présents lors de tels évènements.

Politique de la diaspora : controverse

Ce type de politique proactive de la part d’un pays d’origine ne plaît guère à tout le monde, et cela peut se comprendre. Si les répercussions des évènements politiques turcs de 2016 ont se sont propagées jusqu’aux plaines de jeux limbourgeoises, c’est en grande partie en raison d’une intense politique de la diaspora sur les plans culturel et politique menée par l’État turc. Celle-ci implique qu’en Europe, la loyauté politique est inculquée aux jeunes Turcs dès leur naissance.

Pour le Maroc, les Marocains résidant à l’étranger constituent un élément primordial du développement socio-économique du pays.

Pour autant, un pays n’est pas l’autre: tout comme il existe de nombreuses manières d’envisager l’immigration, chaque pays d’origine – toutes similitudes transfrontalières mises à part – aborde l’émigration avec une vision différente, formée par son histoire migratoire. La tendance et l’approche marocaine de la politique de la diaspora diffère en tout point de celle de la Turquie : plutôt que de concevoir “les Marocains résidant à l’étranger” comme autant de leviers pour défendre des intérêts politiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’État ou encore pour résoudre des conflits, le Maroc les considère comme un élément essentiel de son développement socio-économique.

D’ailleurs, la participation des Marocains vivant à l’étranger à la politique marocaine est découragée : les citoyens marocains vivant hors du pays ne bénéficient pas du droit de vote, alors que les Turcs établis en Europe peuvent voter en Turquie.

Politique de la diaspora en pratique : les Universités d’été

Le Maroc n’est pas le seul pays à offrir ce type de programme. L’équivalent le plus célèbre est Birthright Israel, un programme permettant aux jeunes Juifs du monde entier de découvrir Israël.

Dans la pratique, comment se traduisent les ambitions de la politique marocaine d’investir dans ses jeunes talents ? La politique marocaine de la diaspora est active sur plusieurs fronts, même si son principal cheval de bataille reste indéniablement Les Universités d’été au profit des jeunes MRE universitaires, un programme d’État dédié aux étudiants de racines marocaines.

Depuis 2009, environ 100 à 300 étudiants participent chaque été à ce programme d’une dizaine de jours. L’objectif officiel du programme, qui fêtait l’année passée son huitième anniversaire, est de ‘renforcer les liens qu’entretiennent les nouvelles générations de Marocains installés à l’étranger avec leur patrie d’origine, le Maroc.’

Ces jeunes Marocains viennent littéralement des quatre coins du monde. Outre les habituels pays d’Europe occidentale, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, l’Amérique du Nord, les États du Golfe et l’Australie sont eux aussi représentés.

Le Maroc, non seulement un berceau culturel, mais aussi une source d’opportunités économiques et une destination de vacances éclectique : voilà l’image que les organisateurs souhaitent transmettre aux jeunes.

Quiconque consulte l’emploi du temps bien rempli du programme découvrira un éventail de conférences couvrant de multiples aspects de la société marocaine (entre autres, les perspectives économiques du Maroc, la nouvelle constitution de 2011, l’histoire marocaine ou encore l’islam au Maroc) ainsi que de nombreuses activités et excursions aux alentours. Certaines sont très symboliques, comme le fait de planter tous ensemble des arbres comme métaphore de leurs propres racines.

Les plaisirs touristiques sont aussi au rendez-vous : une après-midi de jet-ski ou d’équitation figure aussi au programme. Le Maroc, non seulement un berceau culturel, mais aussi une source d’opportunités économiques et une destination de vacances éclectique : voilà l’image que les organisateurs souhaitent transmettre aux jeunes.

Les détracteurs de ce genre de voyages organisés pour les jeunes issus de l’immigration, ou diaspora homeland tours, les voient comme une forme de pure propagande politique ; tout en étant aux petits soins pour les participants, les organisateurs les abreuvent de messages en faveur de leur pays d’origine.

Les organisateurs, parmi lesquels on retrouve notamment le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger, en revanche, promeuvent l’initiative comme une occasion unique et positive pour ces jeunes d’apprendre à mieux connaître leur pays d’origine et ce, de leur propre chef. Le risque existe que le Maroc ne soit rien de plus qu’une destination de vacances aux yeux des jeunes d’origine marocaine, et que leurs connaissances de sa politique en évolution, de son économie, de son histoire, de sa culture, de sa religion, etc. soient insuffisantes. C’est pourquoi les organisateurs estiment qu’investir dans leur formation aidera les jeunes à se forger une identité.

Ce n’est pas tout ; l’idée est qu’avoir une meilleure connaissance de ses propres racines, associée à une certaine fierté de son origine, constitue un puissant antidote contre l’islamophobie et l’extrémisme religieux. Un postulat qui transparaît dans l’ensemble des activités du ministère des Marocains à l’étranger. Omar Birou, le ministre compétent en la matière, a récemment déclaré dans une interview accordée à un quotidien marocain que :

‘Les jeunes issus de l’immigration en général sont la cible de propagandes et d’influences dans un contexte assez particulier marqué notamment par la montée des partis de l’extrême droite et de l’accroissement de l’islamophobie dans les pays d’accueil. Voici le véritable défi qui nous est tous lancé aujourd’hui, c’est de prémunir nos jeunes compatriotes à l’étranger à la fois des courants radicaux et des politiques islamophobes de certains pays de résidence.’

(Aujourd’hui le Maroc, 10-8-2016)

Une fois les relations transnationales renforcées, l’État marocain compte en effet sur sa part du gâteau.

Le Maroc ne prétend d’ailleurs pas que l’initiative soit une entreprise purement altruiste. Il espère en effet qu’une fois les relations transnationales renforcées, il pourra compter sur sa part du gâteau.

Si des intérêts économiques jouent un rôle incontestable, ce type de politique ne peut néanmoins être abordé d’un point de vue strictement économique. Les ambitions économiques s’accompagnent ici d’une politique culturelle aboutie visant la sauvegarde de toutes les facettes (culturelles, linguistiques, religieuses) de l’identité marocaine.

La politique marocaine se caractérise par son investissement dans ces diverses facettes et par son effort pour les rassembler. Au sein de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb, mais aussi au niveau mondial, le pays fait figure de modèle en matière de politique de la diaspora.

Le Maroc : la maison, mais aussi un peu l’étranger

Reste à voir comment les jeunes originaires du Maroc vivent leur participation à cette Université d’été. En quoi influence-t-elle leur identité et leur perception de leur pays d’origine ? J’ai personnellement pris part à l’expérience en tant que spécialiste en sciences sociales pour interroger les jeunes. Leurs réponses furent nuancées et parfois surprenantes.

Première constatation générale : un large groupe de jeunes d’origine marocaine nourrit un réel désir de mieux connaître son pays d’origine, en-dehors des visites familiales bien souvent planifiées en été. Amina (afin de protéger leur vie privée, les prénoms des participants ont été modifiés), une participante maroco-allemande, témoigne :

‘Depuis mon enfance, j’ai toujours visité Nador avec ma famille, pendant les vacances. Ma vision du Maroc est donc très limitée. Je souhaitais sortir de ma “zone de confort” et découvrir le Maroc depuis une toute nouvelle perspective. Je cherchais à comprendre ce qui me relie à ce pays et de quelle manière je peux participer à son développement. De plus, j’avais envie de savoir à quoi ressemble la vie des Marocains qui vivent dans d’autres régions du monde et de voir les points communs que l’on partage.’

Cette politique n’est donc pas une création artificielle du gouvernement marocain, mais plutôt une habile utilisation de besoins préexistants chez certains jeunes marocains afin de promouvoir ses propres objectifs politiques. Ceux qui pensaient que les participants rentraient chez eux après un “lavage de cerveau” faisaient donc fausse route. La plupart des participants a déjà un regard relativement critique et la capacité de parler en son propre nom.

Les participants n’avalent pas tout ce qu’on leur raconte. Les questions critiques et comptes rendus du même acabit ne manquent pas.

Alors que le contenu des activités et des cours proposés dépeignent souvent une image positive du Maroc (pas un mot à propos de la pauvreté, du sous-développement ou des protestations publiques), les participants ne sont pas dupes. Les questions critiques et comptes rendus du même acabit ne manquent pas. Les tentatives des organisateurs de restreindre la liberté des jeunes – par exemple via la censure, le “chaperonnage” ou l’imposition de l’arabe comme lingua franca – se heurtent à leur opposition. De la part des jeunes, aucune trace de glorification de l’État marocain ou de ses dirigeants n’est à signaler. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à débattre de la famille royale, ce fief sacré de la politique marocaine.

L’Université d’été passe-t-elle alors à côté de ses objectifs ? Pas du tout. Un des principaux enjeux de ce programme est de faire prendre conscience aux jeunes qu’ils peuvent contribuer au développement du Maroc. Et effectivement, beaucoup d’entre eux repartent chez eux avec le rêve de participer d’une manière ou d’une autre au renouveau socio-économique du Maroc, seul ou avec d’autres participants.

Souvent, ce rêve est lié à leur spécialisation. Ainsi Omar, un étudiant maroco-néerlandais en psychologie, confie-t-il ‘avoir prévu de créer une fondation au profit des enfants défavorisés, afin de leur offrir une éducation et une chance de se développer, plutôt que de terminer dans la rue’.

D’autres voient plus loin que les associations sans but lucratif et montrent un intérêt pour l’investissement dans des secteurs comme les énergies renouvelables, l’agro-industrie ou encore le tourisme. La Franco-marocaine Nouha songe à ‘s’installer au Maroc après ses études, pour y monter sa propre entreprise ou une ONG.’ Les rêves sont souvent encore vagues et sont tournés vers la vie après l’école. Par contre, la majorité des jeunes partagent la ferme intention de ne pas tarder à organiser leur prochaine visite au Maroc.

Un autre objectif de l’Université d’été est de renforcer l’identité marocaine des jeunes participants. Il est important de souligner ici que cette identité marocaine, contrairement à ce qui était de coutume auparavant, n’entre désormais plus en conflit avec d’autres identités (comme celle du pays d’accueil) mais s’inscrit dans le cadre d’une riche identité multiple. Dans ce contexte, la plupart des jeunes s’identifiant à la fois au Maroc et à leur pays d’accueil, pas étonnant une fois de plus que le résultat du programme soit plus complexe que les objectifs des organisateurs.

Un des facteurs contribuant sans nul doute au “sentiment d’appartenance au Maroc” s’observe dans la forte dynamique de groupe entre les participants. Beaucoup considèrent qu’il est très enrichissant d’entrer en contact avec d’autres “compatriotes” marocains venus du monde entier et parlent du groupe comme d’une grande famille marocaine, à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le monde est notre maison à tous, nous avons une deuxième famille. Des amis pour la vie’, s’exprimait Oussama, une jeune maroco-canadien, dans un discours émouvant lors de la clôture de l’Université d’été.

À la lumière de cette déclaration, on comprend aisément que les jeunes repartent plus fiers et plus confiants de leurs racines marocaines. Toutefois, les conséquences de la formation sur leur identité sont plus complexes que cela. Elle a été l’occasion pour bon nombre des participants de constater – ironie du sort – à quel point ils avaient intégrés des normes, habitudes et opinions de leur pays d’accueil, autrement dit, à quel point ils étaient “non-Marocains” pour certains aspects.

Après ces deux semaines, les participants ne rentrent pas chez eux “plus Marocains” qu’avant ; les conséquences de cette visite au pays sont un rien plus ambigües.

Plutôt que le Maroc, leur référence est avant tout la société dans laquelle ils vivent au quotidien. À propos de l’organisation parfois chaotique de la formation, une jeune maroco-allemande déclarait qu’elle ‘appréciait d’autant plus des habitudes allemandes comme la ponctualité, le sens de l’organisation et la discipline’.

Les participants maroco-néerlandais se montraient quant à eux particulièrement direct dans leur manière de communiquer et désapprouvaient le style de communication plus sibyllin des Marocains. Un jeune homme belgo-marocain partait de la monarchie parlementaire belge pour critique la famille royale marocaine, nettement plus puissante. Et cetera.

Après ces deux semaines, les participants ne rentrent pas chez eux “plus Marocains” qu’avant ; cette visite au pays a des conséquences plus ambigües que cela : d’un côté, l’identité marocaine commune est raffermie, de l’autre, ces jeunes qui sont nés et qui ont grandi en-dehors du Maroc sont pleinement conscients des nombreuses différences qui les séparent tant des Marocains sur place que des Marocains vivant dans d’autres pays.

Conclusion

L’intérêt grandissant des pouvoirs publics marocains pour ses jeunes ressortissants se trouve aujourd’hui à l’intersection de dynamiques internes et externes au pays. Loin de l’intention de nier les motivations matérielles sous-jacentes du gouvernement marocain, nous pouvons néanmoins conclure que ses initiatives auprès des jeunes d’origine marocaine répondent en partie à un réel besoin des jeunes de mieux connaître leur patrie pour construire une identité positive.

Bien que le message véhiculé par l’Université d’été ne soit évidemment pas impartial et neutre, la plupart des participants font preuve de suffisamment d’esprit critique pour détecter un discours politique. En outre, leur participation ne semble en rien impliquer que les jeunes souhaitent se détacher de leur pays d’accueil. Au contraire, cette formation consolide chez eux la notion d’une identité complexe et leur ouvre de larges perspectives d’avenir. Quant à savoir si cet “investissement” dans la jeunesse d’origine marocaine sera bénéfique au développement économique du Maroc, seul l’avenir pourra le dire.

Traduction: Marie Gomrée

Maak MO* mee mogelijk.

Word proMO* net als 2798   andere lezers en maak MO* mee mogelijk. Zo blijven al onze verhalen gratis online beschikbaar voor iédereen.

Ik word proMO*    Ik doe liever een gift

Met de steun van

 2798  

Onze leden

11.11.1111.11.11 Search <em>for</em> Common GroundSearch for Common Ground Broederlijk delenBroederlijk Delen Rikolto (Vredeseilanden)Rikolto ZebrastraatZebrastraat Fair Trade BelgiumFairtrade Belgium 
MemisaMemisa Plan BelgiePlan WSM (Wereldsolidariteit)WSM Oxfam BelgiëOxfam België  Handicap InternationalHandicap International Artsen Zonder VakantieArtsen Zonder Vakantie FosFOS
 UnicefUnicef  Dokters van de WereldDokters van de wereld Caritas VlaanderenCaritas Vlaanderen

© Wereldmediahuis vzw — 2024.

De Vlaamse overheid is niet verantwoordelijk voor de inhoud van deze website.