La route du Paradis reste ténébreuse

Début 2009 le Congo et le Rwanda ont pris une action militaire commune afin d’expulser les rebelles du FDLR du Nord-Kivu. Tandis que les deux gouvernements présentent l’opération comme une ‘action de paix’, l’insécurité à l’intérieur du Kivu s’est accrue, la peur est omniprésente, causant des flots de réfugiés et de la sous-alimentation dans l’une des régions les plus fertiles au monde.

Territoire bunyakiri


22 mars, dans le nord du Sud-Kivu, le long de la grande route de Bukavu à Kisangani - ici et là, à peine plus large qu’une ornière.
“Il y a un mois nous nous sommes enfuis à Mashere, parce que une grande bande de militaires FDLR venant de Masisi au Nord-Kivu volait la récolte, violait nos femmes, nous menaçait. Ici, au poste de l’armée congolaise le long de la route, nous nous sentons un peu plus en sécurité”, soupire l’institutrice Maneno Kulemush. Près de 300 familles, venues de Kasheshe à dix kilomètres plus loin, se sont retrouvées ici. On reconnaît les maisons des expatriés par les toits de toiles en plastique. La fuite est devenue une occupation tellement régulière à Kivu, que la plupart des familles possède une toile au cas où elles doivent vite construire un nouveau toit.
Kulemush: “Le chef de Mashere nous a donné la permission de construire une petite maison, mais la vie reste pénible. Nous travaillons pour manger. Une journée de travail nous rapporte à peu près une mesure de farine de manioque. Mais la nourriture se fait de plus en plus rare et donc chère. Parfois nous rentrons à notre village en cachette, pour chercher de la nourriture sur nos champs, mais c’est une entreprise assez dangereuse’. Nous sommes émus quand l’institutrice nous montre ‘l’école’ un peu à l’écart de la route, construite de branches et de feuilles de palmier: six petits locaux avec des bancs de cannes de bambou. “Dès qu’il pleut, la leçon est terminée”, dit Kulemush.
Notre voiture s’ébranle sans cesse quand nous nous dirigeons vers le nord sur la grande route de Bukavu à Kisangani. Les maisons à toit de toile en plastique sont de plus en plus nombreuses: des réfugiés, qui cherchent une sécurité rélative au bord de la route.
Tout cela est la suite indirecte de l’Action conjointe, la chasse concertée des armées congolaises et rwandaises au Front Démocratique pour la Libéralisation du Rwanda dans le Nord-Kivu. Le FDLR est composé de rebelles interahamwe, les génocidaires qui ont fui le Rwanda en 1994, et leurs descendants. Les gouvernements rwandais et congolais assurent que cette action concertée a mené à la paix, mais ce n’est pas du tout ce qu’on ressent dans l’arrière-pays. En bon nombre d’endroits, les adhérents du FDLR se sont vengés sur la population pour les actions des gouvernements.

La frontière du Nord- et Sud-Kivu


A la nuit tombante, le 22 mars, la petite ville de Hombo
On éprouve un sentiment d’oppression dès qu’on entre Hombo-Sud. La ville foissonne de gens. Pas étonnant: elle est pleine à craquer de réfugiés. “La population a doublé jusqu’à 30.000, de plus il y a dix mille militaires à nourrir. Le prix d’une mesure de farine de manioque a presque triplé de 250-300 francs congolais à 600-700. La vie est dure ici. C’est indicible”, gémit Kwabene Ngomerero, chef de poste du Hombo-Sud.
‘Nous avons marché soixante kilomètres pendant trois jours de notre village Bongo à Masisi’, nous dit une mère allaitant son bébé. “D’ici à Bongo quasi tout le monde s’est enfui. Dans notre village plein de maisons ont été brulées, dix personnes ont été assassinées.’ La femme est assise devant la maisonette de sa famille d’acceuil: une petite chambre héberge treize personnes. “La vie est dure ici”, elle soupire nous montrant un régime de bananes minuscules. Tout de même, elle ne pense pas retourner avant peu. Ici se trouvent cent familles de son village. L’Action conjointe n’a donné la chasse au FDLR que dans le Nord-Kivu, ce qui donne à croire que les rebelles du FDLR se seraient enfuis au Sud-Kivu et que ce serait là que l’insécurité soit prévalente. Mais non: à Hombo c’est exactement le contraire: les gens fuient Hombo-Nord. D’après Ngomerero “Le FDLR y contrôlent les fôrets qu’ils connaissent comme leur poche. Pas plus que vingt pour cent de ses hommes ont quitté le Nord-Kivu à cause de l’Action conjointe. Les refugiés ici viennent du Nord-Kivu, de Walikale et de Masisi.”

Karisi


Le 23 mars, à quinze kilomètres à l’est de la grande route, soixante kilomètres en dessous de Hombo.
Plus loin dans l’arrière-pays, à l’écart de la grande route, se trouvent aussi des refugiés. A Karisi le problème devient insupportable. Selon le chef de poste Lumala Fumira Lambert la population a augmenté de 2000 à 17.000. Des centaines logent chez des familles d’acceuil - la solidarité est grande - ou dans des églises et des écoles. Il y en a qui dorment dehors. Ici et là des enfants kwashiorkor font leur apparition, au ventre gonflé, signe de sous-alimentation. “Aujourd’hui encore j’ai dû donner du lait à cinq enfants, contre la sous-alimentation”, dit le responsable du centre de santé local.
Les refugiés proviennent surtout de Kachiri, à dix kilomètres de Karisi. “Avant le 7 mars, la situation etait en route de se stabiliser, mais alors l’armée congolaise est passée à l’action à Ramba, de quinze kilomètres à l’est. Lors qu’on entendait des tirs à Kachiri, beaucoup se sont enfuis ici. Le FDLR a pillé des maisons et des champs. D’un homme le bras a été à moitié scié’, nous dit Fumira Lambert.
Le FDLR n’est pas un inconnu dans la région. Depuis six ans déjà, la milice s’y est bien installée, notamment dans ‘leur’ village de Kauma, à neuf kilomètres de Karasi. Le chef local, commandant Simba Willy Guillaume a une assez bonne réputation: dans le temps il a sévèrement puni des membres du FDLR coupables d’actes de violence.
La veille de notre visite, près de Karasi trois femmes ont été violées par des rebelles du FDLR. La peur règne. Byayulia Sihitoko, sous-commissaire de police ne comprend pas: “Le 13 mars je suis allé parler avec commandant Guillaume. Nous avons fait des arrangements pour garder la paix. Nous étions d’accord que les pilleurs et les violateurs devaient être punis et que, en échange, les membres du FDLR avaient à nouveau accès au marché de Karasi. Alors qu’ il paraît que des guardiens-corps du commandant même ont participé aux violations de hier.”
Est-ce une revanche parce que le 19 mars l’armée congolaise avait premièrement refusé l’accès au marché aux membres du FDLR? De toute manière le soir du dimanche 22 mars, le commandant Guillaume a fait parvenir une note: une feuille de papier brouillon à carreaux avec plusieurs questions et propositions, d’une écriture très nette, signée et tamponnée par commandant Simba Willy Guillaume. “Je regrette avoir appris que, contrairement aux arrangements du 13 mars, le jeudi 19 mars mes hommes n’ont eu accès au marché de Karasi qu’au tout dernier instant…“ Il prévient qu’il ne peut pas prévoir les conséquences si l’exclusion du marché persiste. “Tout le monde a droit à la vie et tous ses nécessités: nourriture, savon, sel… Si l’exclusion persiste, des esprits faibles et vulnérables seront tentés de se procurer ces choses par tous les moyens, sains et malsains. Ceci mettra en danger la stabilité dans toute la région.”

Coexistence pacifique


Simba Guillaume assure qu’il veut tout faire pour empêcher une telle évolution et fait le louange de la population qui ‘jusqu’à présent a toujours été solidaire lors de notre cohabitation harmonieuse et pacifique”. Celle-ci comprenait que les adhérents du FDLR se comportaient bien et qu’en échange ils avaient les coudées franches dans la région, participant ainsi subtilement à l’administration de la région.
Pour la population locale cette cohabitation n’est pas vraiment confortable, puisque elle a à faire avec des hommes armés. Par exemple, seuls les rebelles FDLR étaient exempts de taxes au marché. Et pourtant les notables de Karasi sont prêts à accepter la proposition de Guillaume. “Il faut collaborer avec celui qu’on ne peut pas battre. Nous tenterons donc de reétablir la cohabitation comme elle existait avant. Alors les gens peuvent retourner à leurs champs. La situation des trois dernières semaines est intenable”, dit Bitale Mabena, organisateur du marché de Karasi.
A Kalonge, au sud de Bunyakiri, on partage l’avis. Là début mars le mwami (le roi traditionnel) a eu un entretien avec les chefs locaux du FDLR. “En leur assurant l’accès libre à nos marchés et un retour éventuel au Rwanda, nous comptons sur des relations améliorées”, nous dit mwami Nakalonge Masonga.
La cohabitation est en contradiction avec l’accord de Nairobi entre les gouvernements du Congo et du Rwanda, qui stipule que le FDLR ne peut être toléré d’aucune manière par le gouvernement congolais.

“Ce n’est pas sérieux”


Toutes les réactions démontrent que l’Action conjointe a aggravé la situation pour la population civile. Les ONG locales et internationales sont frustrées parce qu’en ville on ne se rend pas compte de la réalité dans l’arrière-pays. “Les politiciens cherchent à faire croire que l’action concertée soit un succès et donc ils ne sont pas intéressés par la situation comme elle est’, se plaint Patrick Muligano Murhula d’Oxfam Solidarité. Effectivement, à Bukavu des grandes banderoles nous montrent le président Joseph Kabila, porteur de paix.
La population locale trouve inutile de chasser brièvement le FDLR et puis, peu après s’arrêter. “Cette action n’était pas sérieuse. L’armée congolaise FARDC n’est même pas approvisionnée. Comment veut-on qu’une armée pareille attaque le FDLR?’, se demande Kwabene Ngoremero.
Bien des soldats de la FARDC à l’intérieur donnaient l’impression d’être ivres ou drogués:   trouble regard, language incohérent, souvent agressif. Des hommes drogués braquant un fusil… c’est sinistre.
Notre visite au camp militaire de Kalonge est plutôt tragi-comique. La caserne consiste d’une grappe de cabanes avec des parcelles de terre agricole associées: les soldats-fermiers y vivent avec leur famille. Ici et là un porc traîne. Pourtant tout au milieu de cette activité de culture et d’élevage, le commandant Chrispin Tambwe maintient les formalités militaires: à notre visite nous devons attendre dans une cabane servant de salle d’attente. Là-dedans sur la table il est écrit au feutre que le S5 y tient office, l’officier responsable des relations avec les citoyens. Après une courte attente, nous sommes reçus en audience par le commandant Tambwe même. “Nous sommes prêts pour une action concertée avec la Monuc (la force de paix des NU au Congo) au Sud-Kivu”, assure-t-il. La population n’est pas vraiment enthousiaste. Elle sait que cette armée ne fait pas le poids contre le FDLR.
Le journaliste Chrispin Mvano ya Bauma, spécialiste du FDLR: ‘Les militaires du FDLR se battent à mort, ils sont très motivés. Les soldats congolais veulent surtout survivre. Puisqu’ils sont venus d’un peu partout, ils ont une connaissance beaucoup moins profonde du terrain que le FDLR qui depuis quinze ans sillonne ces fôrets.”

Un projet européen utile


L’Action conjointe maintient le cycle des dix dernières années: la peur et la terreur se jettent sur le Kivu comme les vagues d’une marée, chassant les hommes qui après, quand la situation s’améliore un peu, retournent chez eux. Voulant soutenir les victimes mêmes de ces ondes de terreur, la Commission européenne a décidé de financer le programme ECHO-IV à Bunyakiri et à Kalonge, par la voie d’ECHO, l’office d’aide humanitaire. Avec un budget de 438.000 euros le programme met petit bétail, sémence (manioque et maïs), matériel de pisciculture et outils à disposition des familles les plus faibles (retournés, refugiés, veuves, mères isolées, patients séropositifs…), les aidant ainsi à reprendre leurs activités économiques. La sémence et le bétail doivent servir de crédit renouvelable/ revolving: une fois la chèvre fait des petits, les bénéficiaires doivent rendre un des chevreaux au projet, ainsi l’animal à son tour servira d’autres. De même pour la sémence et les poissons.
L’ONG belge Oxfam Solidarité, responsable de l’exécution de ce projet européen, nous a invités à examiner son fonctionnement. Sur place Oxfam collabore avec deux organisations locales solides: VAS à Kalonge et Padebu à Bunyakiri. Celles-ci s’occupent de la sélection des bénéficiaires, la répartition des biens et le suivi du programme. Oxfam collabore également avec le Bureau Central de la Zone de Santé de Bunyakiri, un office du Ministère de la Santé Public responsable des réparations des sources d’eau, procurant ainsi de l’eau potable.
Il nous est évidemment pas possible d’évaluer le projet de manière profonde lors de notre courte visite, néanmoins il nous a fait une plutôt bonne impression. Surtout l’élevage de chèvres marche très bien. A Mulonge (Bunyakiri) trois dames nous montrent en triomphe “l’arrière-petit” d’une chèvre destiné à une troisième bénéficiaire. Tout comme à Mushingi (Kalonge) la population confirme que ce projet représente une vraie aide pour elle. Il est surtout rassurant que VAS et Padebu se situent proche de la population.
Oxfam Solidarité à Bukavu confirme que l’exécution du projet se déroule assez bien.
Chiara Gaburri: “Seul le compte-rendu de l’affaire reste difficile, vu que VAS et Padebu parfois engagent des gens qui ne parlent pas le Français et ne savent même pas calculer. Ce qui rend difficile de faire le calcul du rendement de la récolte.” Il y a des problèmes avec le remboursement du maïs et du manioque, mais souvent pour des raisons explicables. A Hombo les bénéficiaires ont à partager leur maison et leur nourriture avec les réfugiés - économiser la sémence n’est pas facile. A Kalonge les gens ont l’habitude de manger le maïs quand il est encore doux. “De plus, ils ont peur que le maïs soit volé s’ils le laissent sur le champ trop longtemps.”, dit Patrick Murhula d’Oxfam Solidarité, qui comprend la situation. “Ces gens n’ont aucune expérience avec un crédit sous forme de sémence ou d’un chèvre. L’état n’est pas du tout présent dans cette affaire”, nous dit Oscar Kalimba de Padebu.

L’état ne fait qu’une chose


A Mushingi nous faisons le test et demandons aux gens si les authorités jouent un rôle d’importance au village. L’école? C’est nous qui l’avons construite. Les professeurs? Nous les payons de notre poche. La santé publique? Inexistante. L’armée? Ils n’osent pas demander son intervention, malgré les infiltrations du FDLR, parce qu’alors ils doivent la nourrir eux-mêmes. Même l’entretien de routes est assuré par les villageois. Marchant à Mushingi, nous observons cinquante hommes en train de construire une route dans les collines, à la pelle et au pioche. Ainsi ces dernières années, ils ont construit quatorze kilomètres de route déjà.
Il y a une chose que l’état n’oublie pas de faire: lever des impôts. “Quand les premiers aleviniers du projet sont arrivés à Mushingi, on a imposé la pisciculture”, nous rapporte un fermier. Bernard Mulamba Salumu de VAS réagit avec incrédulité, y ajoutant qu’ils n’accepteront pas sans coup férir.
VAS et Padebu sont bien établis. Dans chaque village où nous nous arrêtons, ils ont apparemment leur personnel local, un vrai réseau rendant des services qui normalement sont assurés par l’état. Barnard Salumu de VAS: “Normalement c’est l’état qui crée un plan politique dans lequel, ensuite, s’inscrivent les ONG. Mais ici, ça ne marche pas comme ça. L’état n’a aucun plan, que des coups électoralistes. Récemment, le ministre a distribué 800 filets de pêche, mais les mailles en étaient trop larges pour les poissons du lac Kivu.”
Au Nord-Kivu il y a plus de concertation entre les coopératives agricoles et le gouvernement. “Mais ça n’a pas changé grande chose”, dit Constantin Hamuli du syndicat agricole Sydip. “Toujours, pas plus que trois pour cent du budget est destiné à l’agriculture, tandis que quatre-vingt pour cent des gens est fermier.”  Des personnes très qualifiées, tels Bernard Salumu et Oscar Kalimba, qui s’engagent entièrement à la campagne, renient le cliché que l’universitaire africain s’enferme dans la ville.

Paradis troublé


Le Nord-Kivu s’est appauvri profondément à cause de la violence des dernières dix années. Le cheptel - le capital des habitants – s’est amoindri par les pillages infinis. Le Kivu est très fertile, ayant un climat qui permet une pléiade de cultures et deux récoltes annuelles. Le sous-sol est riche en minérais. Le Kivu est également une très belle région avec plusieures réserves naturelles… un paradis, quoi. Cependant la plupart des gens ne font que survivre de leur agriculture.
Certes, le projet ECHO IV marche plutôt bien, et répond à une nécessité, mais il ne résoud finalement pas le vrai problème: celui de l’insécurité, qui bloque le développement économique et qui à chaque fois engendre la misère.
“S’il y avait à nouveau de la stabilité, les paysans pourraient cultiver leurs palmiers et gagner 160 dollars par mois, par la vente de l’huile de palmier”, dit Oscar Kalimba. “Tant qu’il n’y ait pas de stabilité, une vraie industrie agro-alimentaire n’est pas possible”, constate Constantin Hamuli du Sydip.
Bien sûr, il existe une couche de Congolais devenue riche grâce au commerce en matériaux pendant la guerre: ceux-là ont bâti leurs grosses villas le long du magnifique lac Kivu. A Goma à peine 200 mètres de plage sont encore accessibles au peuple. Mais, est-ce que cette classe est prête à investir? Holà! Il y a pourtant des possibilités énormes. Sous le lac Kivu se trouve une bulle géante de méthane. “Assez pour assurer l’approvisionnement énergique du Congo et du Rwanda pendant soixante-dix ans”, nous dit l’entrepreneur britannique Mike O’Connell, actif dans la région pour la compagnie Goldbridge. Ce ne serait pas plus mal, une telle source d’énergie, car là maintenant, c’est le charbon de bois la source d’énergie la plus importante. Partout le long des routes on voit des longues rangées de gros sacs de charbon de bois. Pour les gens c’est un petit extra, mais cela signifie aussi que les fôrets sont constamment rongées.

Et la fin?


L’emploi de tous ces atouts économiques dépend de la sécurité, et cette dernière est toujours inexistente. L’accord de Nairobi de fin 2007 prévoyait des actions militaires contre le adhérents du FDLR armées (plus la réintégration de militiens désarmés). L’Action conjointe en était, plus d’un an plus tard, un premier pas. Le résultat est décevant. Presque tous nos interlocuteurs nous ont fait remarquer quelle force le FDLR représente. L’Action conjointe a à peine touché à leur position au Nord-Kivu. L’Organisation Internationale pour les Refugiés estime que l’opération provoque une recrudescence de réfugiés par 160.000, et avoue qu’elle est incapable d’aider une partie parce que ils sont trop éparpillés. Personne au Kivu ne croit que l’armée congolaise puisse battre le FDLR à court terme. De même on n’a pas trop envie de laisser entrer l’armée rwandaise une fois de plus.
D’autres espèrent qu’ une partie du FDLR aie marre de la vie de fôret et retourne au Rwanda. “Tant qu’il n’existe pas de sécurité juridique au Rwanda, il ne faut pas s’attendre à ce que les membres du FDLR retournent”, estime Kris Berwauts de l’Eurac, le Réseau européen pour l’Afrique Centrale. “La communauté internationale devrait aussi jouer un rôle crucial dans la séparation du FDLR des profits des minérais congolais.” On peut se demander si l’approche pragmatique de la population locale -négocier avec ceux qu’on ne peut pas battre- devrait être tentée à un échelon plus haut. Le professeur Koen Vlassenroot de l’Université de Gand trouve qu’il faut en tout cas changer les rapports avec le FDLR. Vlassenroot: “Mais, un état stable et responsable est la condition primordiale pour tout rétablissement.” Hélas, cela reste un travail de longue haleine.

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