La terre se fait rare

Maintenant que le reste du monde commence à adopter les modèles de consommation « occidentaux », la pression sur les matières premières augmente. Détenant une position faible car elle doit importer beaucoup de matériaux, l’Europe fait un plaidoyer pour l’utilisation plus efficace des matières premières. Serons-nous en mesure de changer nos habitudes?

1. L’homme puise de toujours plus dans la terre

Dans les cent ans précédents, la consommation de ressources par l’homme s’est multipliée par un facteur huit, comme démontre une étude récente du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estimant notre consommation de ressources à entre 47 et 59 milliards de tonnes en 2005. Cette multiplication avec un facteur huit n’est pas en premier lieu due à l’augmentation de la consommation annuelle par personne, qui est passée de 4,6 tonnes à 8,5 tonnes dans le siècle passé. La quadruplication de la population mondiale a joué un plus grand rôle. Les énormes différences dans la consommation de ressources entre les différents pays sont d’ailleurs frappantes. En 2005, la consommation était de moins de cinq tonnes par personne en Inde et en Chine, contre treize tonnes au Japon et en Europe, 23 tonnes aux Etats-Unis et un peu moins de 40 ton en Australie.

Le Produit mondial brut – la valeur de tous les biens et services produits en une année – s’est multiplié par un facteur 23 dans le siècle dernier, beaucoup plus vite donc que la consommation de ressources. Le vingtième siècle a donc connu une certaine « dématérialisation » de l’économie, avant tout dans les pays riches.

La consommation de la biomasse a augmentée relativement peu (multipliée avec un facteur trois), tandis que la consommation de matériaux de construction (facteur 34), de minéraux industriels (facteur 27) et de combustibles fossiles (facteur 12) a grimpé au firmament.

La consommation par personne a surtout augmenté entre 1945 et 1970, lorsque les pays occidentaux ont évolué vers une consommation de masse. Depuis 2000, nous assistons à un nouveau choc de croissance qui est sans doute le résultat du fait que la consommation « s’occidentalise » actuellement dans de vastes pays comme la Chine et l’Inde. Selon le PNUE, les hommes, qui seront neuf milliards en 2050, consommeront chaque année 140 milliards de tonnes de matériaux si cette tendance n’est pas stoppée. C’est comparable à une population de 18 milliards de gens qui ne consomment pas plus que les huit tonnes par personne actuelles. Dans son rapport, le PNUE mentionne également que les sociétés développées ont moins de difficultés à dissocier l’impact local (pollution de l’air et de l’eau) de leur consommation de ressources que l’impact global – pensons au changement climatique ou à la perte de biodiversité. Afin de contrecarrer ces conséquences négatives au niveau mondial, il est impératif d’apprendre à sortir beaucoup plus d’ « utilité » d’une même quantité de matériaux – c’est-à-dire qu’il faut « déconnecter » l’économie de l’utilisation de ressources. Selon le PNUE, nous avons pour cela besoin d’une innovation profonde qui est orientée sur la durabilité et qui résulte d’un réseau d’institutions, d’entreprises et d’autorités publiques. « Une leçon à tirer des études sur l’innovation est qu’une intervention d’état est indispensable pour pouvoir maintenir les niveaux d’investissement élevés, car les revenus de ces investissements se situeront avant tout sur le domaine public. »

2. les prix explosent

Le décennie passé, la plupart des matériaux sont devenus plus chers. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les prix sont maintenant au niveau le plus haut depuis 1960

. Chaque ressource a sa propre dynamique de prix, mais la consommation croissante de vastes pays dans le Sud constitue presque toujours un facteur important. Le service géologique américain USGS a examiné en 2008 pourquoi les prix de l’aluminium, du cuivre, du cadmium, du cobalt, du fer, du nickel, du plomb, du zinc et des terres rares ont tellement augmenté. Les facteurs déterminants sont les mêmes pour toutes les matières premières. Après la dissolution de l’Union soviétique, les prix ont fort baissé: la consommation des anciennes économies planifiées a diminué et leurs propres matières premières ont été introduites sur le marché mondial, ce qui a à son tour mené à une diminution des investissements et par conséquent à une diminution des réserves. Peu après, la consommation en Chine a explosée. La Chine est devenue la deuxième économie mondiale après les Etats-Unis, mais le pays est de loin le plus gros consommateur de matières premières. Non seulement il est en train de construire sa propre infrastructure, il est également l’usine pour le reste du monde.

La plupart des observateurs n’attendent pas que les prix élevés des matières premières iront bientôt à la baisse. Selon l’USGS, la consommation d’aluminium par personne en Chine augmentera de 8 à 28 kilos (consommation actuelle aux Etats-Unis) entre 2006 et 2025. Si l’Inde, cet autre vaste pays, suit l’exemple de la Chine, le prix sera encore plus sous pression.

3. spéculation

Nous ignorons le rôle exact des marchés monétaires dans la hausse des prix, mais il est certain que ces marchés monétaires utilisent les matières premières comme instrument pour en tirer du profit. Tandis que le marché des matières premières ne concernait dans le temps que quelques acteurs, les assureurs, les banques et les fonds de pension sont maintenant aussi partie prenante.

4. il y a encore des réserves mais … la terre devient plus petite

Pour la plupart des matériaux, les réserves connues sont encore suffisantes pour plusieurs décennies – prenant en compte la consommation actuelle. Les réserves s’accroissent en outre par de nouvelles découvertes et des prix élevés. Les matières premières ne sont jusqu’à présent rarement débroussaillées à une profondeur de plus de 200 mètres, tandis que la croûte terrestre a une épaisseur de 35 kilomètres.

Les réserves les plus facilement abordables – situées à la surface ou dans des régions stables, facilement accessibles – sont cependant déjà épuisées dans la plupart des cas. Les réserves restantes ne sont habituellement pas les plus riches: il faut relever beaucoup plus de minerai pour obtenir la même quantité de métal, ce qui résulte dans une plus grand atteinte à l’environnement et une consommation d’énergie accrue.

Certains opinent que nous nous approchons du maximum de production historique pour le pétrole et le gaz. Ce n’est pas certain, puisque des réserves qui étaient peu rentables avant pourront devenir rentables à cause des prix croissants. Selon Aviel Verbruggen, professeur énergie et spécialiste en énergie auprès de l’université d’Anvers, « il y a encore des énormes réserves de charbon, de pétrole et de gaz. Nous n’abandonnerons pas les combustibles fossiles parce que les réserves s’épuisent, mais plutôt parce que nous rendront le climat invivable pour nous-mêmes si nous continuons à émettre du CO2. »

Le changement climatique constitue un facteur qui met de la pression sur des tas de formes de consommation de ressources. Ainsi, le ciment occasionne par exemple environ cinq pourcent de l’émission globale de CO2. L’exploitation minière est plus ou moins dix fois plus intense en CO2 et en énergie que le recyclage. Ces exemples illustrent que l’économie mondiale est actuellement tellement grande que nous sommes confrontés à des limitations – quelle que soit la solution employée pour remplir les besoins humains.

Pour les industries avec une vision à long terme, tout cela est suffisant pour changer leurs habitudes. Frans Dieryck, administrateur délégué d’Essenscia Flandre, l’association professionnelle du secteur chimique flamand, nous renseigne que « le pétrole est notre ressource de base. Même s’il y a encore des réserves pour cinquante ans, nous devons réfléchir à des alternatives pour le futur. Nos entreprises sont en outre convaincues que la vague suivant la vague ICT des années 90 sera la vague de la durabilité. La chimie aura un important rôle à accomplir pour toutes les grandes tendances de l’avenir – la croissance démographique, le niveau de vie croissant, l’énergie, l’urbanisation et la mobilité dans ces villes. » Et premier arrivé, premier servi, voici le raisonnement.

Werner Annaert, directeur général de la Fédération belge des Entreprises de Gestion de l’Environnement (FEGE) nous informe que « l’intérêt que les entreprises montrent pour le recyclage se doit en partie aux prix élevés des ressources et au constat que l’UE possède peu de ressources industrielles elle-même. Les entreprises voient également que la Chine et des autres pays émergents deviennent de plus en plus compétitifs et utilisent eux-mêmes des ressources au lieu de les vendre aux entreprises européennes. Acheter des ressources recyclées ici en Europe constitue alors une solution beaucoup plus sûre. La durabilité constitue en outre un argument de vente qui permet aux entreprises de se profiler. Beaucoup d’entreprises désirent suivre l’exemple d’Umicore. » Par cette dernière phrase, M. Annaert renvoie à l’évolution durable dont Umicore a fait preuve en se transformant avec succès d’une entreprise minière traditionnelle avec une industrie en aval polluante à un fabricant de produits haute technologie souvent respectueux de l’environnement, avec une large attention consacrée au recyclage. Ainsi par exemple, Umicore a déjà une installation de recyclage de batteries dans la ville de Hoboken. Cela s’appele urban mining ou exploitation des mines urbaines: le recyclage des métaux contenus dans des vieux ordinateurs, portables et voitures.

5. quatorze matériaux « critiques »

En 2010, la Commission européenne a publié une liste de quatorze matériaux dits « critiques » – présentant un fort risque de rupture de la chaîne d’approvisionnement dans les dix ans, avant tout parce qu’une large partie de la production est effectuée dans un pays susceptible de limiter l’exportation:

- la Chine: antimoine, gallium, germanium, graphite, indium, magnésium, fluorspar, tungstène et terres rares;

- le Congo: cobalt, tantale;

- le Brésil: niobium, tantale;

- la Russie: métaux du groupe du platine.

Beaucoup de ces matériaux sont employés dans de nouvelles technologies souvent vertes, comme les voitures électriques et les moulins à vent (terres rares), les panneaux solaires (indium et gallium) et les trains à grande vitesse (cobalt). Les téléphones portables et les écrans plats contiennent à leur tour de l’antimoine, du cobalt, du tungstène et du tantale.

Le rapport suggère que l’UE doit examiner quelles mesures peuvent être envisagées via l’Organisation mondiale du commerce contre les pays qui limitent l’exportation de certaines ressources. Des autres points qui figurent en tête de l’ordre du jour: la consommation plus économe des matériaux, l’encouragement du recyclage, la recherche des ressources alternatives, etc.

Le niveau de recyclage est très bas pour ces quatorze matériaux critiques: le tungstène (37%) et le platine (35%) ont le meilleur résultat, tandis que six de ces matériaux ne sont pas recyclés du tout.

6. les dix-sept « terres rares »

Avec des noms mystérieux et relativement inconnus – yttrium, lanthane, néodyme, samarium ou europium – les terres rares se concentrent rarement dans des gisements de minerai riches. Leurs caractéristiques chimiques sont très similaires et elles se trouvent toujours dans des mélanges dans la nature.

L’industrie les utilise depuis des dizaines d’années; les médias en parlent régulièrement depuis quelques années car la Chine en limite l’exportation. Cette limitation a des conséquences énormes, car la Chine produit pas moins de 95% de toutes les terres rares, et ce sont exactement ces métaux qui sont indispensables pour les technologies de l’avenir, comme les moulins à vent, les véhicules électriques, l’éclairage LED, etc.

Koen Binnemans, professeur chimie auprès de l’université de Louvain, explique comment cette position dominante s’est installée: « Il n’y a même pas dix ans, la demande de terres rares était très limitée et les prix étaient bas. La production est en outre très polluante et le thorium entraîne souvent une pollution radioactive. Comme les environs étaient radioactives, le permis d’environnement de la mine des Mountain Pass aux Etats-Unis n’a par exemple pas été renouvelé en 2001. C’était la dernière mine occidentale qui a dû fermer. Le gisement Bayan Obo en Chine est également pollué par des éléments radioactifs, mais les normes en matière d’environnement sont apparemment moins strictes qu’ici. La production était aussi beaucoup moins chère en Chine. Aussi longtemps que l’Occident pouvait acheter des terres rares chinoises pour un prix bas et sans trop de difficultés, il était en fait content que ces terres rares étaient exploitées là-bas. » Maintenant que les terres rares sont devenues tellement importantes pour les nouvelles technologies et que la Chine en limite l’exportation, la situation a évidemment changé.

Les dernières années, le prix de certaines terres rares a augmenté de plusieurs centaines de pourcents. Cela nous donne une indication de la vitesse à laquelle l’économie mondiale s’adapte au changement climatique. Beaucoup de solutions à ce problème – comme les moulins à vent ou les véhicules électriques – nécessitent des terres rares. Selon le professeur Binnemans, « un téléphone portable contient entre deux et trois grammes de néodyme; un moulin à vent en contient jusque plus d’une tonne. C’est énorme, vu la production mondiale de pas plus de 30.000 tonnes par an. »

Selon une étude récente effectuée par l’institut Wuppertal, il y aura très probablement un manque de quatre terres rares (néodyme, dysprosium, praséodyme et terbium) d’ici 2014. Le manque serait dû à l’utilisation croissante d’aimants dans des moulins à vent, des véhicules électriques et des disques durs. M. Binnemans: « Il est important de limiter l’utilisation de terres rares aux applications dans lesquelles celles-ci sont irremplaçables. Le néodyme permet de fabriquer des aimants forts et relativement légers. C’est primordial dans des applications dans le domaine du transport, comme les véhicules électriques, mais le poids n’importe pas tellement dans le cas des moulins à vent, donc il y a des solutions alternatives pour le néodyme là. La Chine utilise néanmoins une large partie de son néodyme dans des moulins à vent, limitant ainsi l’exportation. » Reste encore la question si la Chine est prête à participer à une concertation internationale sur la meilleure utilisation de ses terres rares.

Le reste du monde dépendra presqu’entièrement de la production chinoise pour au moins cinq ans encore. Certes, il y a d’autres lieux de découverte, mais l’affinage des métaux n’est pas seulement polluant, mais aussi complexe. Selon M. Binnemans, « il faut parfois parcourir plusieurs centaines d’étapes pour purifier les terres rares. Cette purification a lieu dans une installation de séparation. La construction et l’apprentissage du savoir-faire nécessaire prennent au moins cinq ans. »

Les normes en matière de l’environnement sont en outre plus strictes en Occident, ce qui constitue un énorme défi. Il faut habituellement moudre le minerai et le dissoudre ensuite dans un mélange d’acides corrosifs pour séparer les métaux. Lorsque les métaux en ont été épurés, les résidus sont stockés dans un énorme bassin. Lorsque les déchets sèchent, il y a le risque que le vent diffuse de la poussière radioactive. Lors de fortes pluies, il y a le risque d’inondations – comme le désastre en Hongrie, où une boue rouge, résidu de la production d’aluminium, a inondé une village suite à une rupture de digue.

Le recyclage est plus respectueux de l’environnement, mais pas plus d’un pourcent des terres rares est actuellement recyclé.

7. quid de l’europe?

L’UE est autonome pour les matériaux de construction (sable, gravier, pierre naturelle, etc.), mais dépend fortement de l’ importation de minéraux industriels. L’UE ne produit que trois pourcent de tous les minerais de métal. Elle importe tout son cobalt et toutes ses terres rares, ainsi que plus de 80% de son fer, son étain et son bauxite (aluminium), plus de 60% de son zinc et la moitié de son cuivre. Le Japon et les Etats-Unis sont également des importateurs nets de minéraux. De par l’importation massive d’entre autres aliments pour le bétail, l’UE importe indirectement cent milliards de mètres cubes d’eau par an.

Cette dépendance stratégique – qui deviendra encore plus prononcée dans un monde avec une population croissante qui souhaite vivre « à l’occidentale » – constitue sans doute l’un des facteurs qui a incité l’UE à faire de l’efficacité des matériaux une des ses initiatives phares. Dans la communication que l’UE a distribuée à ce sujet au début de l’année, elle a mis l’accent sur les nombreux objectifs que l’efficacité des matériaux aide à atteindre: les objectifs 20/20/20 en termes de climat (moins d’émissions / plus de sources renouvelables / plus d’efficacité d’énergie), un environnement plus sain, la création d’emplois dans un secteur avec un grand potentiel d’exportation, une baisse de la pression sur la terre et la protection de la biodiversité, etc. L’efficacité des matériaux dépend cependant d’énormément de domaines politiques – le transport, l’agriculture, l’énergie, les normes en matière de produits, la recherche, la politique en matière de déchets, la biodiversité et la politique en matière d’environnement. La Commission européenne admet qu’elle cherche encore des critères pour définir et mesurer le progrès en la matière.

8. opportunités et risques pour les pays en voie de développement

La plupart des pays en voie de développement disposent de bien de richesses naturelles et peuvent en principe tirer profit des prix élevés des ressources naturelles. La question-clé est comment ces revenus sont employés. Un rapport récent établi par la Banque mondiale a critiqué la manière dont certains pays africains dépensent ces revenus. Si les revenus ne sont pas convertis en capital humain ou physique par des investissements, cela mène à un appauvrissement – une diminution de la richesse ou des avoirs de ces pays-là. La Banque mondiale estime que c’est le cas dans des pays du pétrole comme le Nigeria ou l’Angola.

La Commission européenne souligne qu’elle veut augmenter la transparence des accords miniers et des flux d’argent dans sa politique de développement et promouvoir la taxe sur les activités minières. Elle veut également utiliser sa politique de commerce et de développement pour créer « des conditions comparables » pour l’accès aux matières premières. En d’autres mots: de l’aide contre l’accès aux matières premières.

La Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie du Parlement européen s’oppose dans un projet de résolution à une telle instrumentalisation de l’aide. Les pays en question devraient en premier lieu recevoir de l’aide pour apprendre à conclure des contrats miniers aussi favorables que possible. Les élus au Parlement européen appellent à développer des relations gagnant-gagnant avec des pays avec beaucoup de ressources. En vu de ces relations, ils veulent développer des partenariats infrastructure/ressources, ce qui fait penser fortement à l’approche chinoise.

Des autres personnes plaident pour l’utilisation du savoir-faire européen comme moyen d’assurer l’accès aux ressources, par exemple dans la relation avec la Chine. Ils raisonnent comme suit: si nous aidons la Chine à exploiter les terres rares sans polluer l’environnement, le pays deviendra peut-être moins strict en ce qui concerne la limitation de l’exportation vers l’UE.

Le besoin urgent de certaines ressources et les prix élevés conséquents peuvent cependant aussi entraîner une déprédation et des formes d’exploitation inconsidérées, ce qui peut affecter la population locale. Une autre conséquence possible est que le pays n’arrive pas à utiliser les revenus comme levier pour le développement.

9. la Flandre en tête

La Flandre occupe un des premiers rangs mondiaux en termes d’enlèvement et traitement sélectifs de déchets, il n’y a pas de discussion à ce sujet. La société publique des déchets de la Région flamande (OVAM) joue un rôle important dans ceci. Le professeur Karel Van Acker, coordinateur du Materials Research Centre à Louvain, ajoute: « Des entreprises comme Unicore ou Gyproc sont en outre de vrais leaders mondiaux en termes de recyclage innovant et utilisation durable des ressources. Il faut voir notre position de chef de file au niveau du système: tant le gouvernement que les entreprises font des efforts. Mais le « plan C » est un réseau de transition avec des représentants de tous les niveaux de la société et qui a développé un point du vue en ce qui concerne la gestion durable des ressources. C’est exactement ce plan C qui a inspiré le secteur flamand de la chimie dans son intégration accrue de l’environnement. »

L’université de Louvain a à son tour obtenu une reconnaissance internationale lorsqu’elle a été la première université étrangère à être invitée à collaborer à l’institut américain Center for Resource Recovery and Recycling (CR3), un réseau de deux universités américaines et certaines entreprises américaines pionnières en matière de recyclage. CR³ fait des recherches précompétitives en la matière, mais ce sont bien les entreprises – qui payent 20.000 euros par an – qui décident des sujets à étudier. « Les projets déjà en cours au sein de CR³ prouvent que la recherche a une influence non négligeable sur la société. Pensons par exemple à l’étude sur le recyclage des matériaux photovoltaïques et de métaux des terres rares du phosphore », nous dit Peter Tom Jones (CR³/Université de Louvain), directeur de recherche Ecologie Industrielle et auteur de plusieurs livres sur la crise écologique.

Jones reconnaît pleinement que la Flandre a beaucoup réalisé, mais veut que cette volonté soit plus traduite en actes. « Il y a un grand écart entre les paroles et la pratique. Ainsi, la nouvelle stratégie flamande pour le développement durable constitue une avancée significative dans le discours de transition, mais rien ne change pour autant que cette stratégie n’est pas l’instigateur de la définition de priorités en ce qui concerne les moyens. Dans la pratique, le gouvernement n’opte pas encore pour cette transition vers une économie de recyclage pauvre en carbone. »

Jones estime que le projet ambitieux Enhanced Landfill Mining (ELFM) reçoit également trop peu de soutien. Ce projet a pour mission d’étudier comment les anciennes décharges publiques peuvent être employées comme les mines de matériaux et d’énergie de l’avenir. Jones mène le projet dans la ville de Houthalen-Helchteren, avec le Group Machiels.

Il explique: « Une étude sur les coûts et bénéfices sociétaux d’ELFM en Flandre révèle pourtant que ce concept a beaucoup d’avantages sociétaux: des emplois, la production d’énergie, la récupération de métaux, la reconquête de terre et de nature, etc. Avec un soutien financier, le gouvernement pourrait en faire un projet phare susceptible de devenir à terme un produit renommé d’exportation. »

Jones espère que les politiciens veulent collaborer – toutes familles politiques confondues – pour que la gestion durable des ressources et les technologies vertes poussées portent leurs fruits. Un décret sur les matériaux qui considère les déchets plus comme des ressources est actuellement en préparation. Dans ce décret, la tâche de coordonner la prévention des déchets est attribuée à OVAM. Reste encore la question si la prévention de produits gaspillants – comme les appareils photo jetables – est également incluse dans le décret. Victor Dries d’OVAM nous informe que « cette question importante reste encore ouverte pour l’instant ».

10. l’éco-consommation, ou l’éléphant dans la boutique de porcelaine que nous ne voyons pas

Une manière très efficace d’utiliser les ressources de manière plus économe est limiter la consommation ou faire en sorte que les produits gaspillants ne sont plus vendus. A en croire Jones, « efficacité n’est en effet pas synonyme de rendement. Les comportements de consommation intelligents et durables restent un élément-clé de chaque stratégie de transition. »

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