Les pays émergents disent au revoir au néolibéralisme

Le contrôle sur le secteur financier est la clé d’un nouveau modèle de développement

Le fait que seuls les pays en voie de développement soient passés par une poussée de croissance économique au cours des dernières dix années n’est pas nouveau, mais la rapidité de cette évolution échappe à beaucoup de personnes. Ainsi, l’action des pays en voie de développement dans l’économie mondiale a augmenté de 40 à 50 pourcent entre 2000 et 2009 (en termes de pouvoir d’achat). Naît alors la question de savoir dans quelle mesure le Sud changera ou change déjà la politique mondiale.

  • AP/Reporters Les protagonistes du sommet BRICS en mars : Dilma Rousseff (Brésil), Dmitri Medvedev (Russie), Manmohan Singh (Inde), Hu Jintao (Chine) et Jacob Zuma (l’Afrique du Sud). AP/Reporters

La réponse à cette question varie selon le domaine. Commençons par la question du développement, qui continue à être la question la plus importante pour les pays émergents.

Richard Kozul-Wright, le responsable de la collaboration Sud-Sud de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), parle de trois caractéristiques partagées par la plupart des pays émergents. ‘Ils essayent rigoureusement de mettre le secteur financier au service de la vraie économie. Les capitaux spéculatifs à court terme ne sont pas désirables ; les investissements étrangers si, même s’ils essayent de les incorporer dans leur propre stratégie en gardant par exemple le plus de technologies et capacités de gestion de multinationales possibles dans le pays. Cela se rattache à la deuxième caractéristique : la foi en une gestion industrielle. Le gouvernement soutient les secteurs qu’il veut développer de différentes façons : crédit avantageux, protection de commerce, incitations fiscales… Une troisième caractéristique est que, petit à petit, ils se rendent compte de la nécessité de développer une vraie politique sociale. Non pas une sécurité sociale pour les pauvres, comme celle proposée par la Banque Mondiale, sinon une vraie sécurité sociale avec accès universel.’

Le retour des entreprises d’État est remarquable. En Chine, les entreprises contrôlées par l’État représentent 80 pourcent de la bourse. En Russie il s’agit de plus de soixante pourcent et au Brésil de plus de quarante pourcent. Ces entreprises d’État sont exposées à la concurrence mondiale, ce qui diffère de leur monopole national pendant l’ère communiste. Cette concurrence leur oblige à être plus efficaces.

Les entreprises publiques remplissent beaucoup de fonctions : croissance, création d’emplois, progrès de technologie et de connaissance. Bien menées, ces entreprises sont une façon d’avoir et de garder prise sur l’économie dans ces temps de marchés globaux. En plus, elles signifient une opportunité excellente de s’occuper de soi-même. Mattias Vermeiren de l’Universiteit Gent attire l’attention sur le fait que de nombreuses entreprises publiques chinoises jouent – à côté d’un rôle économique – aussi un rôle politique, vu qu’elles fournissent 5 millions d’emplois bien rémunérés à la Partie Communiste de la Chine avec ses 80 millions de membres.

L’Afrique du Sud a beaucoup appris de la Chine, dit le ministre de commerce Robert Davies. ‘Le modèle anglo-saxon ne fonctionne pas : notre taux de chômage est faramineux. Nous avons de la croissance, mais nous n’avons pas d’emplois. Si on veut avoir une industrie automobile, il faut la protéger ; sinon, elle meurt. Le commerce doit être au service de l’industrie et non pas à l’envers. En Afrique du Sud, c’était plus facile de recevoir un crédit pour acheter une voiture que pour en construire une. Cela doit changer.’ Davies est convaincu du fait que l’Afrique doit s’industrialiser. ‘Les 54 pays africains doivent former un grand marché interne. Cela exige une meilleure communication, et, par la suite, de grands travaux d’infrastructure.’

Finances

Dans les pays de croissance, l’État pèse surtout dans le secteur commercial. Amar Sinha, secrétaire du Ministère de Commerce de l’Inde, synthétise la façon dont son pays aborde le secteur bancaire : ‘Le secteur financier doit être au service de la vraie économie. Tous ses produits complexes n’attribuent strictement rien. Le Reserve Bank of India impose des restrictions sur les banques. Nous ne croyons pas que ce secteur puisse s’autoréguler. Tout le monde se moquait de nous lorsque nous imposions des restrictions, mais les crises de 1997 et 2008 nous ont donné la raison. La banque d’État State Bank of India avec ses 14.000 succursales est obligée de procurer une partie de ses crédits aux pauvres de la campagne.’

En Chine le contrôle du gouvernement sur la finance est probablement le plus grand. Il n’y a pas de liberté de mouvements de capitaux ; l’état même peut donc fixer le cours du change et le niveau d’intérêts. L’état détermine alors combien d’intérêts que les épargnants reçoivent et à quel intérêt les banques doivent prêter cet argent aux entreprises.

‘En Chine, les quatre grandes banques sont des banques d’État. On ne pense même pas à privatiser ces banques, car elles sont considérées comme des instruments politiques intéressants’, dit le professeur Yu Yongding de l’Académie chinoise de Sciences Sociales. Nous avons vu un exemple de cela lors de l’éclatement de la crise en 2008 : en masse, les banques ont donné crédit à de différentes entreprises publiques, surtout pour des travaux d’infrastructure et pour la construction de logements. Avec cette approche, le gouvernement dispose d’un accélérateur avec lequel il peut garder à niveau la croissance, quelque chose qu’il paraît faire de nouveau maintenant. Mais entre-temps le modèle est tellement dépendant des investissements et de l’exportation et s’appuie tellement peu sur la consommation locale qu’il est devenu intenable, dit le gouvernement même. En effet, l’UE et les États-Unis ne peuvent pas continuer à acheter la production chinoise.

La dépendance de l’exportation est partiellement due aux intérêts bas que reçoivent les épargnants chinois. Cela leur incite à épargner plus afin d’avoir assez d’argent le moment où ils tombent malades ou pour leurs vieux jours. La conséquence, c’est qu’ils consomment moins, et alors la Chine reste dépendante de l’exportation. ‘En fait, les familles soutiennent de cette façon les entreprises’, disent Sacha Dierckx et Mattias Vermeiren de l’UGent.

Également au Brésil le gouvernement joue un rôle très important dans le système bancaire, assure dr. Mariane Wiesebron. ‘La grande banque de développement brésilienne BNDES a déjà été fondée en 1952 par le gouvernement pour soutenir le développement du Brésil. Le Banco do Nordeste et le Banco do Brasil sont aussi des banques d’État. Puis, Caixa Federal doit rendre possible la construction massive de logements sociaux.

Sugeng Bahagijo, directeur de l’ONG Infid, indique qu’aussi en Indonésie au moins la moitié des grandes banques sont la propriété de l’État, mais que ces banques se servent surtout à eux-mêmes : ‘Leur grande inefficacité signifie qu’elles calculent de hautes rentes, par quoi l’apport à l’économie de leur pays est limité.’

L’arène de pouvoir économique-financière

Les pays émergents ne suivent pas de manière très stricte les mantras néolibéraux. Ils pensent de façon pragmatique et aspirent la croissance. Par contre, cela ne signifie pas encore qu’ils articulent une histoire alternative dans les institutions internationales. Cependant, ils acquièrent progressivement plus de pouvoir. Jusqu’au début de la crise en 2008 le G7, le club traditionnel des sept pays riches, s’est érigé en cabine de pilotage de l’économie mondiale. Depuis 2008 le G20 (le groupe de dix-neuf économies dirigeantes et l’UE, avec là dedans tous les grands pays en voie de développement) s’est hissé à être l’égal du G7.

Pourtant, certains se demandent si le G20 décide et/ou effectue vraiment quelque chose. De plus, le poids exact des pays montants dans le G20 est inconnu. Selon Robert Wade, professeur d’économie politique à the London School of Economics, les États-Unis dominent le G20 : le président du G20 – chaque année un autre pays – détermine l’agenda, mais expose ses priorités toujours d’abord aux États-Unis.

C’est ainsi que le G20 diminue l’influence de profanes comme la Belgique. Un haut fonctionnaire belge se plaint du fait que ‘nous ne recevions pas tous les documents G20 de l’UE, tandis que les groupes de travail techniques du G20 se réunissent mensuellement et fixent plus ou moins les décisions concernant le FMI et la Banque Mondiale’. Le fait qu’un club informel comme le G20 déclare ‘vouloir reformer le mandat, le scoop et la direction’ d’organisations formelles comme le FMI et la Banque Mondiale dérange les profanes énormément.

Regardons le glissement de forces au sein du FMI. Cette institution devra donner entre 2008 et 2012 cinq pourcent plus de votes aux pays émergents et pays en voie de développement (de 39,4 a 44,7 pourcent), et les pays riches devraient rendre autant. Ceci a été décidé en fait par le G20. Là, on a convenu que des petits pays européens comme la Belgique et les Pays Bas, qui ne siègent pas au G20, doivent céder une partie de leur pouvoir aux pays émergents. Cela faisait quelque temps déjà que les pays émergents revendiquaient plus de pouvoir dans le FMI. La crise s’avérait être un pied-de-biche. Le FMI avait besoin de plus de moyens: les pays de croissance pouvaient fournir cela mais exigeaient plus de pouvoir en échange. En 2014 il y aura déjà un nouveau glissement de votes à faveur des pays en voie de développement. Dans la Banque Mondiale les pays en voie de développement gagnent avec la réforme actuelle 1,46 pourcent des votes. Avec la réforme de 2015 encore 3,13 pourcent s’y ajoutent. En tout ils auront 47,19 pourcent des votes. Les pays émergents voulaient avoir la moitié des votes dans les deux institutions, mais cela ne s’avère pas (encore) possible.

Sur le plan de la politique le changement est moins clair. Le FMI n’a pas drastiquement dévié du cap. Même ensemble les BRICS n’ont toujours pas le pouvoir de VETO des États-Unis (quinze pourcent ; pour des votes importants il faut 85 pourcent des votes). Ceci fait que les pays émergents ont des difficultés à faire de grands changements sur le niveau du contenu, même s’ils voulaient. De l’autre côté, les pays de croissance ont plus de poids car l’on a besoin de leur argent. Ainsi, ils s’opposent à plus d’argent dans la zone euro : ils trouvent que l’Union Européenne même dispose d’assez de moyens.

Gino Alzetta, le directeur belge du Groupe de la Banque Mondiale, s’aperçoit du pouvoir augmenté des pays émergents à la suite des ‘points de vues plus radicaux et prononcés, surtout de la part de la Chine’. Surtout les mécanismes de surveillance se voient attaqués par les BRICS. Il s’agit alors par exemple du forum d’inspection né dans les années quatre-vingt-dix pour examiner les conséquences des projets de la Banque Mondiale sur les communautés locales. Alzetta : ‘Les pays émergents accordent moins d’importance aux garanties sur les domaines des normes de travail fondamentales, droits humains et milieu.’

Le Reserve Bank of India impose des restrictions sur les banques. Nous ne croyons pas que ce secteur puisse s’autoréguler. Le fait de causer des dégâts ne nous intéresse pas.

Le professeur Dries Lesage de l’Université Gent croit que l’entrée en scène de ces pays n’ait pas mené à une nouvelle grande histoire. ‘Ils pensent de façon pragmatique, ce qui implique un certain pluralisme de politique. Leur politique concorde, tout comme la politique des pays riches, avec les groupes de pression de leur propre pays. On ne parle plus d’un ‘nouveau ordre économique international’. La taxe Tobin en est un joli exemple. Maintenant que l’UE et le Japon l’approuvent finalement, les pays émergents s’y opposent. Même s’ils ont leurs propres taxes Tobin nationales, ils ne suivent pas l’idée d’une taxe Tobin internationale pour financer des biens publiques globaux.’

Le professeur Robert Wade de the London School of Economics voit comment les pays émergents balancent entre ou bien suivre l’hégémonie des États-Unis, ou bien défendre plus fortement qu’avant leurs propres intérêts. Il ne voit pas beaucoup d’interventions originelles. Cependant, en 2009, le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, avait proposé que le monde ait besoin d’une monnaie internationale qui dépend moins des pays individuels. Ainsi il a explicitement questionné le rôle central du dollar.

L’émancipation des pays en voie de développement rend plus compliqué le fait d’arriver à un accord dans l’Organisation Mondiale du Commerce. À différence d’avant, les pays riches ne peuvent plus vraiment exercer de la pression sur les pays en voie de développement pour signer des accords. Par contre, les pays riches s’indignent du rôle plus grand que jouent les banques d’État et les entreprises publiques dans l’économie d’un pays tel la Chine.

Énergie et milieu

Thijs Van de Graaf de l’Universiteit Gent attire l’attention sur le fait que l’état joue aussi un rôle plus grand au niveau de l’énergie dans les pays émergents. ‘Avec Poutine, l’état a de nouveau pris en main toutes les grandes compagnies distributrices d’énergie en Russie. Au Brésil, Petrobas occupe le terrain. Des entreprises publiques importantes chinoises et indiennes sont – partout dans le monde – à la recherche de champs pétrolifères et champs de gaz naturels intéressants. Pour les pays de croissance, la certitude de ravitaillement est plus importante que la durabilité, les droits humains ou la démocratie.’

Lors du dernier sommet CNUCED, les pays en voie de développement ont affirmé que le seul moyen de création d’emplois se trouve dans l’industrialisation. Le problème, c’est que celui qui dit ‘industrialisation’, dit aussi ‘gaz contribuant à l’effet de serre’. Taffere Tesfachew, au sein du CNUCED responsable des ‘pays moins développés’ : ‘Nous craignons que l’économie verte soit une façon de séparer l’économie des pays riches. Nous reconnaissons l’importance d’une consommation et une production plus vertes, mais la grande question est de savoir avec quelle vitesse tout cela doit se passer. Et qu’est-ce qui se passe entretemps ? Les pays en voie de développement veulent industrialiser et cela n’est pas possible sans un usage plus intensif des matières premières.’

Depuis 1998 Peter Wittoeck suit les conférences sur le climat pour notre pays. ‘Au début la convention sur les changements climatiques faisait une différence claire entre les pays qui devaient faire des efforts (les pays riches, jvd) et ceux qui ne devaient pas le faire, mais la forte croissance des BRICS a sapé cette différence.’ Sans les efforts des pays émergents il est impossible de garder la hausse de la température à moins de deux degrés. De cette manière, le dossier du changement climatique est devenu plus compliqué à la suite de la progression de ces pays. Wittoeck : ‘Cela fait quelques années que les pays émergents luttent pour garder la différence la plus grande possible entre eux et les pays riches. Surtout la Chine et l’Inde en mettent un coup. Ces pays ont toujours été de bons négociateurs. Ce qui est nouveau, c’est qu’ils coordonnent leur attitude un peu plus en fonction du groupe dit BASIC avec comme membres le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine. À Copenhague, ce groupe a contribué à la fixation du résultat.’

L’arène sociale

Les revenus des pays émergents ont augmenté beaucoup ces dernières années, mais ils ont été divisés inégalement. Une étude de l’OCDE de la fin de 2011 indique que l’inégalité en Inde, Chine, Afrique du Sud et Russie s’est élevée fortement, tandis qu’elle a baissé un peu en Indonésie et au Brésil – même si elle y est toujours plus grande qu’en Europe occidentale. L’inégalité salariale est un grand problème dans les pays émergents. ‘Cela est devenu le plus grand problème du gouvernement chinois’, témoigne Yu Yongding. Pour cette raison, les salaires minimum ont été élevés, et le gouvernement essaye de renforcer la position des salariés à l’aide d’une nouvelle loi sur le travail et d’améliorer la protection sociale. Même si Sugeng Bahagijo, le directeur de l’ONG Infid, doute que l’inégalité en Indonésie soit plus basse, il reconnaît que l’approbation de la loi sur la sécurité sociale était un pas important. ‘La loi introduit les institutions qui doivent travailler sur le droit universel aux soins et à la retraite.’

Mariane Wiesebron énumère une série d’initiatives avec lesquelles le gouvernement brésilien veut agir contre l’inégalité : ‘Bolsa Familia et Fome Zero sont des programmes connus, mais il y a aussi ‘Lumière pour tout le monde’, un programme qui sert à fournir toutes les familles de courant. Puis, il y a aussi des programmes massives de logement social.’

En Inde, la situation est pire. Amartya Sen et Jean Drèze clarifient que l’Inde, malgré sa croissance plus forte que le Bangladesh, fait un score moins bon sur presque tous les paramètres sociaux. Le diplomate Amar Sinha ne nie pas le problème : ‘Il ne s’agit pas de mauvaise volonté de la part du gouvernement ; il n’arrive simplement pas à atteindre tout ses objectifs.’

Ça fait des années que Luc Cortebeeck est étroitement impliqué dans le travail de L’Organisation internationale du travail (OIT) et, pour le moment, il dirige le groupe de salariés du conseil d’administration de l’OIT. ‘Les pays émergents changent la situation dans l’IAO. Ils sont en partie responsables du fait que, fin mai 2012, pour la première fois, un représentant des salariés est devenu directeur général de l’OIT. Tant l’Amérique Latine que l’Asie et l’Afrique ont voté pour lui. Quelqu’un comme le diplomate brésilien Rafael Leme, qui représente l’Amérique Latine et les Caraïbes dans le conseil d’administration, tire la charrette sociale. Des pays comme le Brésil et la Chine soutiennent l’introduction d’une protection sociale à un niveau international. Ils amplifient leurs propres sécurités sociales et ne veulent pas avoir de la concurrence des pays qui n’ont pas de sécurité sociale. Dans ce sens, le progrès social est un dossier qui est facilité grâce à l’émergence des pays de croissance.

Démocratie et droits humains

‘Le modèle de développement en Extrême-Orient attribue plus d’importance à la croissance économique, l’indépendance politique et la cohésion sociale qu’aux droits humains, à la démocratie et aux marchés non régularisés’, dit Gregory Chin de York University au Canada. En ce qui concerne cela, il est sûr que les pays émergents sont moins enclins à réprimander les uns les autres. Mariane Wiesebron : ‘Le Brésil démocratique ne s’occupe pas de la situation interne d’autres BRICS comme la Russie et la Chine. Cela fait très occidental de lever un doigt menaçant.’

Pourtant, aussi la Chine et la Russie ont des problèmes avec ces thèmes, comme s’avère de la forte contestation à la réélection de Poutine. La Chine aussi se heurte à la constatation que, généralement, les gens prospères exigent plus de participation. Yu Yonging : ‘L’avantage d’un état fort se trouve dans le fait que l’on puisse prendre des initiatives de développement plus rapidement. Construire une rocade en Chine prend quelques mois. En Inde, cela est impossible. La même chose vaut pour la pollution. Le gouvernement constatera qu’il réussira moins facilement à imposer ses projets de croissance sans le soutien de la population.’ L’on ne peut pas savoir comment cela se terminera, mais il est bien clair que le paternalisme occidental sera accepté de moins en moins.’

Sécurité et paix

Le bien publique mondiale le plus important – la paix – est géré dans de différents conseils, dont le Conseil de sécurité des Nations Unies est le plus important. Une nouvelle distribution du pouvoir dans ce conseil – l’acceptation de l’Inde, de l’Afrique du Sud et du Brésil comme membres permanents – est reconnue comme nécessité depuis vingt ans déjà, mais cela n’advienne pas.

Les pays émergents veulent de la paix pour pouvoir continuer leur développement économique. Ils accentuent leur confiance en un monde multipolaire – un monde avec de différents pôles de pouvoirs et non pas un superpouvoir qui met tout dans sa poche. Cette distribution de pouvoir paraît être positive, mais il s’agit clairement d’un défi administratif.

‘La Guerre Froide, avec les deux grandes puissances qui faisaient des accords entre eux, était plus stable. Un système multipolaire est de nature instable’, sait Rik Coolsaet, professeur de politique internationale à l’Universiteit Gent. ‘Les pays travaillent ensemble aussi longtemps qu’ils aient l’idée qu’ils en bénéficieront. De petits changements dans l’observation peuvent transformer une situation de coopération à une situation d’antagonisme.’

Dans un tel contexte, il n’est pas évident de réaliser des biens publics globaux desquels le monde a besoin. Pourtant, on espère que la dimension des problèmes mondiaux et les rendez-vous fréquents au sein du G20 et d’autres institutions seront assez pour prévenir le pire. Coolsaet : ‘Jamais, on ne peut exclure totalement la possibilité d’une guerre. C’est toutefois beaucoup moins probable qu’au dix-neuvième siècle , grâce aux institutions internationales, à la politique plus démocratisé et au faits que les démocraties s’engagent moins rapidement dans une guerre et que l’idée de la guerre comme aberration soit largement répandue.’

Quoi qu’il en soit, mener une politique globale avec de divers blocs, qui ont tous des antécédents différents, sera un des grands défis du vingt-et-unième siècle.

Maak MO* mee mogelijk.

Word proMO* net als 2798   andere lezers en maak MO* mee mogelijk. Zo blijven al onze verhalen gratis online beschikbaar voor iédereen.

Ik word proMO*    Ik doe liever een gift

Met de steun van

 2798  

Onze leden

11.11.1111.11.11 Search <em>for</em> Common GroundSearch for Common Ground Broederlijk delenBroederlijk Delen Rikolto (Vredeseilanden)Rikolto ZebrastraatZebrastraat Fair Trade BelgiumFairtrade Belgium 
MemisaMemisa Plan BelgiePlan WSM (Wereldsolidariteit)WSM Oxfam BelgiëOxfam België  Handicap InternationalHandicap International Artsen Zonder VakantieArtsen Zonder Vakantie FosFOS
 UnicefUnicef  Dokters van de WereldDokters van de wereld Caritas VlaanderenCaritas Vlaanderen

© Wereldmediahuis vzw — 2024.

De Vlaamse overheid is niet verantwoordelijk voor de inhoud van deze website.