Les rappeurs au Sénégal se taisent-ils?

En 2000, Didier Awadi et d’autres artistes du rap sénégalais lancèrent un appel à leurs fans pour qu’ils votent le candidat à la présidence Abdoulaye Wade, dans le but de mettre fin à plusieurs décennies de gestion socialiste. Aujourd’hui, par contre, c’est le silence qui règne au sein du mouvement hip hop sénégalais. En cette année 2008, le commun des Sénégalais se trouve dans une situation critique. Depuis la hausse des prix alimentaires, l’achat du riz ou du gaz est devenu chose difficile. On s’attendrait à ce qu’un rappeur comme Awadi se fasse entendre de nouveau, maintenant que les choses vont mal. Et bien non.
  • Ann Sofie Dardenne WaBMG44 Ann Sofie Dardenne
Selon Freemuse, une ong danoise qui lutte pour la liberté musicale, le comportement passif de nombreux rappeurs sénégalais est dû à de l’intimidation ainsi qu’à la censure, qui s’est accrue depuis l’arrivée du président Wade. “De vieilles cotes d’impôts, des attentats physiques et des menaces contre personnes et biens ont divisé la communauté de rap un jour si solide,” commente Rose Skelton.
“Souvent, ce sont les directeurs de programme à la télé et la radio qui désignent les présentateurs,” confirme Blandine Martin, qui mène une enquête dans le domaine du rap sénégalais. A leur tour, ces directeurs sont des amis d’hommes politiques, voire ils sont actifs dans la politique eux-mêmes. Voilà pourquoi des morceaux politiquement très engagées ne passent pas et partant n’existent pas.
Tel fut le sort de Dou Ma Rame de WaBMG44. Un des membres du groupe, Manu, actuellement résidant en Belgique, nous raconte: “Dou Ma Rame signifie quelque chose du genre ‘ne pas plier!’, mais cela peut se traduire aussi comme ‘fils de pute’: un message plus que clair à l’adresse du gouvernement Wade. Même si notre cassette a été élue comme meilleur album de 2004, le morceau Dou ma rame n’a été diffusé par aucun station radio, sauf la radio libre Walf Fajri.”   
Reste l’impression que le Sénégal, le berceau du rap africain, a définitivement muselé ses artistes. “Pas tout à fait,” tient à préciser Martin. “Il existe toujours une grande liberté d’expression. Ce n’est pas un hasard si le rap africain est né ici. Mais l’Occident prête trop d’attention au caractère politique du rap sénégalais, qui a toujours été plus gai, plus festif et plus varié que le rap américain. La plupart des environ trois mille rappeurs à Dakar chantent pour leurs fans du quartier et, du coup, jouent un rôle de grand frère. Pourtant on s’attend trop souvent à ce que les rappeurs défendent leurs idées ou qu’ils dénoncent les situations intolérables.
Des paroles politiquement engagées comme celles de WaBMG44 étaient toujours l’exception plutôt que la règle. Je constate également que nombre de rappeurs sénégalais suivent l’exemple de Xuman, Daara J ou Dread Maxim en se convertissant au reggae, non qu’ils soient intimidés par le gouvernement, mais bien parce que le reggae est plus populaire. En fin de compte, tout musicien veut être vu, vendu et reconnu.”  

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