Manifestations mondiales le 28 mars

La globalisation néo-libérale s’enraie dans la crise. Le Forum économique mondial n’en sait plus. Est-ce que le Forum social mondial peut indiquer la voie? L’édition la plus récente se montrait autant énorme et indécise que les précédentes. Pourtant il y avait plus de consensus que jamais.
Avec 8890 d’organisations inscrites, plus de 2000 ateliers et 100.000 participants, le neuvième Forum social mondial (FSM), qui s’est déroulée dans la ville brésilienne de Belém, ressemblait aux éditions précédentes: polyvalent, dynamique, indéfini et parfois chaotique. Greet Vandendriessche, attaché de presse du syndicat chrétien ACV-CSC: “Parfois il était difficile de s’orienter. Le Forum était aussi très portugais. La traduction n’était pas une évidence: dans les petits ateliers il n’y en avait pas et dans les sessions plénaires on parlait si fort que la traduction était incomprehensible”. Thomas Miessen du service international de l’ACV a surtout remarqué la présence immense de jeunes syndicalistes brésiliens. “C’était énorme. Impressionant. Nous n’avons plus cela, ce pouvoir. Ça donne de l’espoir pour l’avenir. Il faut aussi dire qu’ils ont présenté d’autres sujets que les grands réseaux internationaux: la pédagogie, la culture, le théâtre, la spiritualité. C’était tres ‘amazone’”.
Pas mal d’observateurs ont constaté que la participation étrangère était plus réduite que lors de fora précédents, ce qu’ils attribuent à la crise qui fait que certains ne peuvent plus payer le long voyage. Le syndicat socialiste ABVV (FGTB) a essayé de contrer cela en invitant neuf syndicalistes du Sud (surtout de l’Afrique). Eddy Van Lancker, secrétaire national de l’ABVV: “J’avais l’impression que l’Afrique et l’Europe étaient moins représentés mais l’Amérique latine était nombreux. On sentait pour ainsi dire le vent bolivarien de l’Amérique du Sud gauchiste. De toute façon j’ai trouvé la présence de tant d’organisations une fois de plus très chaleureuse”.

Espace de rencontre.


D’après Eddy Van Lancker le Forum n’a pas vraiment réussi à formuler une réponse à la crise. “Le mot-clef était certainement la crise. Au niveau politique, économique, financier, écologique, … mais il n’y a pas eu de réponse unanime. Les organisations sont trop hétérogènes pour en arriver là”. Thomas Miessen n’a vu non plus se former un programme d’action commune. “Le Forum reste avant tout un lieu de dialogue, pas de décision. La situation dans les régions diverses est tellement différente qu’il est difficile d’atteindre un point de vue uni”.
La charte du FSM mentionne explicitement que le Forum “est une espace de rencontre ouverte visant à approfondir la réflexion, le débat d’idées démocratique, la formulation de propositions, l’échange en toute liberté d’expériences, et l’articulation en vue d’actions efficaces, d’instances et de mouvements de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme”. En outre “personne ne sera autorisée à s’exprimer au nom du Forum”. Egalement le présumé Conseil international de FSM a une fonction coordonnatrice mais “n’est pas une instance de pouvoir”et “ne prétend pas être une instance représentative de la société civile mondiale”. Ce conseil est formé par plusieures centaines d’organisations d’à peu près tous les pays et il essaie de respecter les équilibres géographiques et sectoriels.
Le Forum s’est montré modeste dès son début parce que les milliers de participants tiennent beaucoup à leur démocratie et diversité. Cela rend difficile d’arriver à des décisions d’actions communes. Le FSM ne dispose même pas d’un organe qui sache prendre de telles décisions. Cependant cette édition du FSM a été plus orientée vers l’action que les précédentes. C’est ce que le Conseil international du FSM a constaté en rangeant les déclarations et les appels. “Jamais il n’y a eu un si grand consensus dans l’analyse de la situation et dans les propositions d’actions. C’est un grand pas en avant”, dit le professeur émérite belge François Houtart, qui fait partie du Conseil depuis des années. Francine Mestrum, qui siège dans le Conseil de la part de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, est d’accord avec son compatriote.
Mestrum: “Nous n’aspirons pas à l’unanimité et nous continuons à chayer la diversité. Mais ce Forum a clairement pris un tournant politique, pas seulement à cause de la visite de cinq chefs d’état, mais aussi avec le consentement d’une longue série d’agendas d’actions communes. Surtout les mouvements des droits de l’homme, les syndicats, les mouvements feministes et écologistes étaient très actifs. L’ambition était de trouver un maximum de convergences et pour la première fois on a bien réussi. On avait presque réussi à proclamer 2009 comme une année globale d’action. Mais les Brésiliens ont horreur de prononcer quoi que ce soit comme une décision ‘du FSM’ en tant qu’institution”.

Les assembleés


Arnaud Zacharie, secrétaire-général de 11.11.11 francophone, décrit comment le travail pour un consensus concernant la crise financière s’est développé: “C’était la première fois que les organisateurs ont rassemblé au dernier jour du Forum les participants des ateliers traitant du même thème dans des assemblées thématiques et qui à leur tour se sont réunies dans une assemblée des assemblées. En plus beaucoup de membres des ONG étaient venus à Belém en pleine volonté de formuler des demandes concrètes. La crise ne permet plus au FSM d’être uniquement un forum de débat. Comme quoi il y avait déjà pendant le Forum des contacts entre plusieurs assemblées thématiques pour chercher des points de convergence. A l’avant-dernier jour nous avions déjà un texte qui était soutenu par quatre assemblées. Ainsi nous avons pu faire adopter un appel avec des demandes concrètes et un agenda d’action par une fraction importante des participants. Pas par le FSM comme tel, puisque ce n’est simplement pas possible. Maintenant nous allons essayer de faire approuver ce texte par encore plus d’organisations”.
Le texte dont parle Zacharie appelle à une réformation assez radicale du système monétaire (voir www.choike.org/gcrisis). Il comporte un appel remarquable pour manifester au niveau mondial pour ce ‘nouveau modèle’ à partir du 28 mars, pendant les préparations du sommet G20 des pays riches et des pays en croissance qui se tiendra à Londres au début du mois d’avril. La Confédération syndicale internationale (CSI) n’a pas signé le texte, contrairement à bon nombre de ses syndicats affiliés. Mais la CSI va mobiliser autour du sommet G20. “Nous avions déjà le plan de faire quelque chose à l’occasion du sommet G20 et les parlers à Belém n’ont que renforcé cette idée”, confirme Mathieu Debroux de la CSI. Ceci montre comment le FSM sait stimuler des processus sans les diriger.
‘La crise ne permet plus au Forum Social Mondial d’être uniquement un forum de débat’.

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