Un etat unique pour stopper le conflit israelo-palestinien?

L’idée n’est pas nouvelle et reviens périodiquement, selon slate.fr, quand les négociations de paix patinent. Elle n’est pas la plus connue ni la plus répandue mais progresse doucement dans les esprits israéliens et palestiniens. La résolution du conflit par la création d’un etat binational fait aujourd’hui toujours débat comme le montre l’étude du Jérusalem Media and Communication Center qui déclarait récemment qu’un quart de la population palestinienne (25,9%) serait en faveur d’un rassemblement des deux nations sous un même gouvernement les reconnaissant constitutionnellement et considérant tous ses citoyens égaux en droit.

  • CC Jordan Sitkin Israël vs. Palestine. CC Jordan Sitkin

Une évolution lente

Juifs et Arabes d’Israël et de Palestine réunis sous une seule bannière. Cette idée séduit depuis les années 1920 et la création de Brit Shalom (Alliance pour la Paix) par un groupe d’intellectuels dont le journaliste Robert Weltsch ou encore Martin Buber, théologien juif et figure de proue du sionisme à cette époque. Ceux-ci prôneront « la compréhension entre Juifs et Arabes, en vue d’une vie commune sur la Terre d’Israël, et ce dans un esprit de complète égalité des droits politiques des deux entités » jusqu’à la dissolution de l’association en 1933. Pourtant, à l’image de Martin Buber, de nombreux intellectuels ainsi que plusieurs groupes sionistes minoritaires ont continué de défendre la solution bi-nationaliste. Côté Arabe cependant, cette idée ne séduit pas car elle rendrait les palestiniens minoritaires dans un pays qu’ils considèrent comme le leur.

La résolution 181 ou « Partition Plan » adoptée par l’ONU le 29 novembre 1947 coupera court à toute idée d’Etat unique en partageant la Palestine, qui était jusque là sous mandat Britannique, en trois. Un Etat Juif d’un côté, un Etat Arabe de l’autre, et la ville de Jérusalem placée sous contrôle international. L’idée de bi-nation ne réapparaît alors timidement qu’après la guerre des six jours en 1967 depuis laquelle Israël occupe la bande de Gaza et la Cisjordanie, terres respectivement occupées par l’Egypte et la Jordanie depuis la Guerre de 1948. En effet, ne sachant que faire de ces territoires majoritairement peuplés de palestiniens, Israël prend la décision d’y implanter des colonies juives imbriquant encore plus les deux sociétés l’une dans l’autre. Alors que la communauté Arabe se débat pour retrouver une place dans ce pays qui fût le sien, certains politiciens israéliens envisagent l’idée d’un Etat binational… à la condition que les juifs restent majoritaires. Le projet stagne et recule même lorsqu’en 1988 l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) reconnaît officiellement l’existence d’un Etat Juif mais proclame par la même occasion l’existence d’un Etat palestinien sur la base des frontières d’avant 1967. Profitant de cette brèche ouverte vers une possibilité de paix, les négociations se poursuivent en secret pour aboutir aux accords d’Oslo en 1993. En 2000, la deuxième intifada ne fait qu’illustrer à quel point les accords d’Oslo battent de l’aile et l’idée de deux Etats séparés paraît de moins en moins accessible. Cette déception donna ainsi un second souffle au bi-nationalisme sous la poussée notamment de Tony Judt, académicien de l’Université de New-York qui publie en 2003 l’essai Israel : The alternative dans lequel il présente la solution à deux Etats comme définitivement morte.

Certains politiciens israéliens envisagent l’idée d’un Etat binational… à la condition que les juifs restent majoritaires.
Aujourd’hui, les pro-binationalisme comptent dans leur camps des individus aussi différents que l’avocat palestinien Michael Tarazi, Jeff Halper, un anthropologue américain ou encore l’écrivain israélien Dan Gavron.

La démographie, l’un des freins à la paix

L’évolution historique de ce conflit montre bien à quel point trouver un accord entre ces deux nations est compliqué. Les défenseurs de l’Etat-binational avancent qu’en l’état de mélange actuel des israéliens et des palestiniens d’un point de vue spatial il est aujourd’hui impossible de séparer le territoire en deux. Et même si les deux camps s’accordent de plus en plus volontiers sur ce point, le problème principal reste le même. Avant la résolution 181, les Arabes étaient fermement opposés à un Etat unique par peur de se retrouver minoritaires. A l’heure actuelle, l’étude menée en 1980 par les professeurs de l’Université hébraïque Dov Friedlander et Calvin Goldscheider rend les Juifs particulièrement réticents à l’idée d’opter pour cette option. En effet, dans The Population of Israel, les deux auteurs déclaraient que, malgré le taux élevé d’immigration juive en Israël, le fort taux de natalité arabe conduirait ceux-ci à contester la majorité Juive en quelques décennies. Cependant, cette étude a à l’époque été contestée par Ariel Sharon alors ministre de l’agriculture qui affirmait que même dans le cas d’une immigration faible la population Juive resterait largement majoritaire, ce sans s’appuyer sur des sources précises.

Noam Chomsky évoquait également une raison autre qui pourrait emmener Israël à redouter un Etat unique : l’eau. Actuellement, le pays a déjà des ressource limitées mais puise le tiers de sa consommation en Cisjordanie, ce que lui permet le pouvoir qu’il y exerce. Dans le cas d’un Etat unique, les Juifs devraient partager ces ressources, ce qui compromettrai grandement à un approvisionnement suffisant de toute la population. Il est intéressant de noter que cette situation a également servi d’argument contre la solution à deux Etats, le partage des ressources aurait été trop compliqué.

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