Vers un sucre plus solidaire

Dans cette région volcanique, les cratères en activité ne sont pas vus d’un mauvais œil mais plutôt comme un superbe coup de pouce. L’énergie naturelle dégagée par les volcans est captée dans une centrale géothermique depuis 2001 qui fournit 60% des besoins en électricité des Célèbes, une île au nord de l’Indonésie, peut-on lire sur courrier international.

Une production en expansion

Profitant des résidus de cette énergie, sous la poussée de l’écologiste Willie Smits et de l’association Masarang, la production de sucre de palme se développe depuis 2007 dans le canton de Lahendong. En effet, en accord avec la centrale, l’usine de sucre récupère la vapeur d’eau non utilisée nécessaire au processus de transformation de la sève en sucre. L’association revendique donc une production respectant la planète « et 35 cantons de la région ont déjà un certificat bio » se targue Smits auprès du journal indonésien Kompas.

Ce sucre rougeâtre obtenu à partir de la sève du palmier aren est réputé pour ses bienfaits nutritionnels, mais il est surtout plus écologique et a un meilleur rendement par hectare que la canne à sucre (25 tonnes contre 14 tonnes par an).  

De plus, cet arbre s’intègre mieux que la canne à sucre dans un processus de développement durable du fait de ses caractéristiques d’exploitation : il est très peu gourmand en eau, optimise au maximum l’énergie solaire grâce à de grandes feuilles et profite de la richesse de la terre volcanique indonésienne.

“35 cantons de la région ont déjà un certificat bio”

Une production équitable

L’association Masarang, fondée par Willie Smits en 2001, est à l’origine de ce projet de développement de l’industrie du sucre de palmier aren en 2007, mais revendique également de nombreuses actions dans la région pour la reforestation ou la protection de l’écosystème avec l’aide des habitants. Chaque fermier étant responsable de six arbres desquels il obtient entre 20 litres et 50 litres de jusn quotidiennement et par unité, l’association prône une agriculture artisanale nécessitant la main-d’œuvre locale, leur offrant ainsi un rôle majeur dans la production.

Aux 6285 paysans bénéficiant de ce projet, Willie Smits oppose l’industrie du sucre de canne « qui permet aux grosses compagnies de développer un commerce exclusif », les locaux n’étant utilisés qu’en tant qu’ouvriers, traduit courrier international.

Un projet à développer

L’entreprise produit quotidiennement trois tonnes de sucre « presque entièrement exportées vers l’Europe » d’après Smits. Cependant, elle a encore de beaux jours devant elle et un marché local à développer : en 2011, l’Indonésie a connu un déficit de 400 000 mille tonnes entre la quantité de sucre blanc produite et celle consommée. Le principal frein à l’obtention de ces parts de marché est le prix du sucre rouge, qui reste plus cher que le sucre de canne raffiné importé.

Cependant, les énergies géothermiques sont largement sous exploitées sur l’archipel, troisième réserve mondiale de ces énergies. Potentiel prometteur quand on sait que le palmier aren, qui utilise cette énergie dans son processus de transformation, ne permet pas d’obtenir uniquement du sucre mais peut aussi être utilisé dans la confection de quantité de produits, de la bière au bio-éthanol…