Camps militaires contre les gangs de lycéens thaïlandais

A Bangkok, un phénomène de gangs lycéens perdure depuis plusieurs années déjà, et prend de l’envergure. Le Royaume de Thaïlande, malmené par cette rivalité inter-écoles persistante manque de solutions pour canaliser ces jeunes et s’en remet à… l’armée.

Pour l’honneur de leur école, les plus âgés forment les nouveaux dès leur arrivée comme l’explique un élève à Channel News Asia : « les élèves plus âgés nous ont dit d’aimer et de protéger notre école en tabassant les élèves des écoles rivales. Ils nous ont aussi dit de porter des armes sur nous pour nous protéger. » Pond, un jeune de 18 ans auteur d’un coup de couteau au visage d’un élève rival confie : « parfois j’ai du remords, mais se sont des choses qui arrivent. On le fait parce que c’est une légende qui se transmet entre les générations. On le fait pour l’honneur. »

Formatés, les bagarreurs ne demandent pas plus qu’une insulte à un arrêt de bus ou un regard déplacé pour lancer les hostilités. Ainsi, La police de Bangkok a enregistré plus de 1000 cas de bagarres entre les mois de janvier et juillet 2012. Le problème est d’autant plus venimeux que les jeunes troquent de plus en plus régulièrement les traditionnelles barres de fer pour des armes à feu et des bombes artisanales. Cela conduit par exemple à une fusillade en juin dernier ou des jeunes suspectés appartenir à la Don Muang Technical School ont tiré sur un bus, tuant un élève d’une école rivale ainsi qu’une femme de 48 ans ; ou encore au poignardage d’un ancien élève de la Thaivichitsilp Art School par des jeunes de Don Muang en représailles à une première attaque de la Thaivichitsilp Art School.

 

Largement dépassé le gouvernement a pourtant tenté de reprendre le contrôle de la situation en organisant notamment des rencontres sportives inter-écoles afin de canaliser l’agressivité des élèves par le sport ; suggestion qui n’a pas porté ses fruits. Plus radical, Chinnaworn Boonyakiat, quand il était ministre de l’Education, avait proposé d’envoyer tous les perturbateurs dans le sud de la Thaïlande, région déjà en grande difficulté. Cette proposition ayant suscité de nombreuses réactions, le projet a tourné court.

“On le fait parce que c’est une légende qui se transmet entre les générations. On le fait pour l’honneur.”

L’actuel Ministre de l’Education, M. Suchart Thada-Tamrongvech, a donc appelé le Colonel Wijak Kesuda à l’aide. Ainsi est né le nouveau pari du gouvernement Thaïlandais : un camp militaire de réhabilitation.

 

Ce camp basé à Lopburi, à deux heures en voiture de Bangkok, accueille 150 élèves d’une trentaine d’établissements de la capitale. Durant 10 semaines, ces jeunes jugés « à risque » prennent part à des entraînements militaires, participent à des tables rondes et vivent en collectivité, toutes écoles confondues. Face aux caméras de l’AFP le Colonel Kesuda avoue cependant que « le plus dur est de les faire se respecter eux-mêmes, les autres, et la société ».

Même s’ils pensent obtenir de bon résultats en favorisant ainsi l’esprit d’équipe et les amitiés, les membres de l’armée restent réalistes, à l’image du Lieutenant Colonel Wanchana Sawasdeem qui déclare que « 10% d’entre eux étaient mauvais en arrivant et le seront toujours en partant, ils n’acceptent pas du tout le système ». Reste à savoir si la méthode sera efficace sur les autres 90%. Le jeune Pond, interrogé alors qu’il était dans ce camp militaire, n’a plus envie de se battre pour le moment, mais il compte bien se défendre si besoin est lorsqu’il arpentera de nouveau les rues de Bangkok.

 

Pour le Bangkok Post, il faut chercher des solutions adaptées à la culture Thaïlandaise, qui met en avant l’honneur et la famille. Ainsi, d’après le journal, une meilleure utilisation des suspensions, des transferts d’écoles et des exclusions devrait freiner l’activité des gangs : être exclut d’une école apporterait le déshonneur sur la famille et ferait réagir les parents peu concernés par l’avenir de leur progéniture. De plus, pour l’élève, un transfert d’école implique une perte de repères et d’amis, ce qu’il redoute particulièrement. Bien entendu, ces menaces doivent être associées à un accompagnement moral et psychologique de l’enfant par des professionnels.

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