Les élections libanaises vues par les Libanais

Au Liban, la venue prochaine des élections soulève les passions. Le pays est tapissé d’affiches partisanes, les manifestations politiques se font de plus en plus nombreuses. Certains électeurs craignent le résultat final, d’autres rêvent de changement. Chose certaine, cela ne laisse personne indifférent.
  • Typhanie Gilbert Typhanie Gilbert Typhanie Gilbert
L’armée patrouille sans cesse les rues de Beyrouth et des chars d’assault sont postés aux quatre coins de la ville. Pratique en vue du jour J ou tentative de rassurer la population et d’intimider les éventuels faiseurs de trouble, il n’en reste pas moins que la tenue des élections rend tout le monde nerveux. « Je suis morte de trouille, confie Laila (*). Puisque c’est la première fois que les élections vont se dérouler en une journée, je ne sais vraiment pas ce qui va se passer. L’armée ne sera pas suffisante pour contrôler tout le monde en même temps, elle n’est pas prête, ça va être la pagaille ».
 Si le scrutin en une journée angoisse, les menaces répétitives entre les partis, même les plus vicieuses, effraient également : “Les menaces implicites font qu’on craint la recrudescence de certains conflits”, mentionne Maryam (*).  Mais c’est surtout la montée de la tension entre le Hezbollah et les troupes israéliennes, qui laissent présumer un renforcement militaire aux frontières quelques jours avant les élections, rend inquiet. « Ça m’effraie, avoue Jean (*), pro-14 mars et chrétien maronite. Ça peut éclater n’importe quand ». Même son de cloche du côté de Rania, musulmane sunnite : « C’est très effrayant. On reste sur nos gardes, mais les tensions commencent à être inquiétantes ».
Mais la menace d’un conflit entre Hezbollah et Israël n’est pas la seule préoccupation des supporters du 14 mars. La possibilité d’une victoire de la coalition adverse du 8 mars préoccupe beaucoup : « Hezbollah a des armes. Il peut, s’il le veut, prendre le contrôle du Liban et faire sa loi. Il ne pense pas au bien du Liban», explique Jean. Rania rajoute « Les idéologies du Hezbollah font peur. On craint les relations internationales par la suite ».

Un avis non partagé par les pro-8 mars : « Hezbollah aime les Libanais, affirme Mohammed (*), musulman chiite. Il veut tout simplement nous protéger contre Israël, alors que le 14 mars veut tout simplement nous protéger de la Syrie, bien que la Syrie ne nous veut aucun mal! C’est le seul qui peut le faire, c’est pour cela qu’il est armé! Le Hezbollah ne veut pas prendre le Liban par la force des armes : il ne l’a jamais fait, et il ne le fera jamais! ». Chedly (*), chrétien maronite, renchérit : « Le Hezbollah, au moins, dit la vérité. C’est pour cela que de plus en plus de gens adhèrent à son parti. Ce qu’il dit qu’il va faire, il le fait. Les autres partis font de la langue de bois ou disent tout simplement des mensonges».
 Les effets de l’insécurité grandissante, et les risques de sanction internationales, advenant une victoire du 8 mars, commencent à se voir. Les gens votent habituellement de façon traditionnelle pour le parti relié à leur religion, à leur famille, à leurs croyances ou selon la coutume familiale : « Je vote 14 mars parce que mon père, mes oncles et ma famille le font depuis toujours », raconte Jean. Toutefois : “Depuis la visite du vice-président des États-Unis, certaines personnes penseront deux fois à leur vote, afin de ne pas perdre la protection internationale, explique Maryam. Mais d’autres vont vouloir défier ces pressions extérieures. Certaines personnes ne votent plus pour le programme qui lui convient le mieux, mais simplement pour prendre parti à une cause”.   
 Malgré tout, le résultat final risque d’être très serré. La majorité des experts s’entendent pour dire qu’il n’y aura pas de grand vainqueur et que les deux coalitions devront s’entendre pour gouverner. Un résultat qui rend plusieurs personnes sceptiques face aux possibilités de bonne entente, à cause des énormes différences entre les deux partis : “Le schisme politique grandit. Tout le monde veut prouver que son parti est le plus correct”.  Mais cette division rend également lucides : « Ils vont devoir apprendre à travailler ensemble, à chercher à unir le Liban plutôt qu’à le diviser », s’exclame Michel. Rania rajoute : « Il faut également tenter d’être moins reliés aux étrangers. Le Hezbollah est financé par l’Iran, le 14 mars a le support des pays occidentaux. Il faut apprendre à faire nos choix, être indépendant, être plus centré sur nous-mêmes. Il faut se faire confiance. »


(*) les noms ont été changés

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